Alcool et grossesse: une campagne du lobby du vin choque les professionnels de santé (Le Figaro)

Alcool

«Un bon vin peut bien attendre neuf mois.» Le slogan d’une nouvelle campagne de prévention des risques liés à la consommation d’alcool pendant la grossesse, dévoilée la semaine dernière, en a fait bondir plus d’un dans le monde de la santé publique. Il faut dire que son auteur n’est pas n’importe qui: il s’agit de Vin & Société, structure qui «représente les 500.000 acteurs de la vigne et du vin». D’aucuns dénoncent un mélange des genres douteux et s’inquiètent de voir les autorités laisser un lobby se charger d’alerter sur les dangers du produit qu’il promeut… »

Un visuel associant la rondeur d’un verre de vin à celle du ventre d’une femme enceinte, un bracelet délicat et une influenceuse pour la touche glamour, un message appelant à s’abstenir «par précaution» mais laissant croire (à tort!) que les dangers de l’alcool pendant la grossesse ne font pas consensus, une diffusion dans la presse féminine et parentale… «On atteint des sommets de cynisme!», s’étrangle Guylaine Benech, consultante formatrice en santé publique, qui juge cette campagne «déplacée». «C’est terrifiant!», souffle quant à lui le Pr Michel Reynaud, psychiatre addictologue et président du Fonds Actions Addictions.

Ainsi, regrette Michel Reynaud, la campagne ne dit rien des risques bien réels de la consommation d’alcool pendant la grossesse, qui ne font désormais plus aucun doute pour la communauté scientifique. Un risque avéré même à faible dose (impossible de définir un«seuil» en deçà duquel il serait éliminé), et même avant la conception («L’alcool consommé par le futur père modifie ses spermatozoïdes, favorisant notamment les altérations cardiaques chez le fœtus», indique le médecin) comme après (l’alcool consommé par la mère passe dans son lait).

Pour voir la suite de l’interview, rendez-vous sur le site du Figaro Santé.

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