Alcool – Ai-je un problème avec l’alcool ?

“Je ne bois pas souvent de l’alcool, mais lorsque je sors, je finis presque toujours ivre. J’ai du mal à faire autrement.”

“Je bois un verre ou deux le soir, après le travail, pour me détendre. J’ai pris cette habitude et j’avoue que j’aurais du mal à m’en passer.”

“Je bois du vin à chaque repas. Jusqu’à présent je pensais que c’était plutôt une bonne chose pour ma santé. Mais depuis quelque temps, je m’interroge.”

“Je prends l’apéro tous les jours. Je ne suis jamais ivre, mais je me demande si ce n’est pas un peu trop.”

“Je n’ai pas l’impression d’être un gros buveur, et encore moins alcoolique. Mais mon entourage me fait régulièrement des reproches à propos de ma consommation d’alcool. Même mes amis me disent que je bois trop. Et s’ils avaient raison ? J’ai peut-être un problème.”

“Mon mari boit tous les jours. Quand il n’y a plus d’alcool à la maison, il devient irritable. J’ai parfois l’impression qu’il boit en cachette”. 

“Le comportement de ma soeur est bizarre. Elle boit beaucoup pendant les repas de famille, et elle est souvent ivre. Elle se braque quand on essaie de lui en parler”. 

Comme beaucoup de Français, vous vous interrogez sur votre consommation d‘alcool, ou sur celle d’un proche. Il n’est pas toujours facile de savoir où on en est avec ce produit. Consommer des boissons alcoolisées est une pratique considérée comme relativement anodine et banale. On dit même de quelqu’un qui lève facilement le coude qu’il est un « bon vivant ». L’alcool est souvent présenté comme un élément constitutif de la culture française, à tel point qu’il est parfois délicat de refuser le verre qu’on nous propose. Dans ces conditions, il est difficile de savoir si sa consommation d’alcool est « normale ». Il faut reconnaître que les messages qui nous invitent à « boire avec modération » ou à adopter une « consommation responsable » ne sont guère utiles. Modération, responsabilité, bien-boire… ces concepts flous n’aident pas franchement à se situer. Il existe heureusement des méthodes et des outils plus opérants, et scientifiquement validés, pour faire le point sur sa consommation d‘alcool. 

 

La première chose à faire, si vous vous interrogez sur votre consommation, consiste à comparer celle-ci avec les repères de consommation à moindre risque proposés par les autorités de santé. S’il s’avère que vous dépassez ces repères, vous pourrez faire d’autres tests qui vous permettront d’évaluer une éventuelle addiction à l’alcool

Comment savoir si je dépasse les repères de consommation d’alcool à moindre risque ?

Toute consommation d’alcool présente des risques pour la santé. Mais en dessous d’un certain repère de consommation, le risque pris par une personne (hors situation à risque) lorsqu’elle boit de l’alcool est relativement faible. Ce seuil de consommation à faible risque a été fixé à partir de l’état des connaissances actuelles sur les effets de l’alcool sur la santé. La référence utilisée est le verre standard d’alcool (aussi appelé unité d’alcool), qui correspond à la dose servie dans les bars. Les débits de boissons utilisent en effet des verres de tailles différentes selon le type de boisson servie, ce qui permet d’avoir toujours la même quantité d’alcool pur. Un verre standard d’alcool contient toujours 10 grammes d’alcool pur.

Verre standard

Source : Santé publique France

Pour un adulte en bonne santé et hors situation à risques, les repères de consommation à moindre risque sont les suivants :

Pas plus de deux verres standards par jour ; à savoir quand dans une situation de travail ou bien de conduite, cette limite de deux verres standards expose déjà à des risques importants. 

Au moins deux jours par semaine sans consommation d‘alcool ;

Pas plus de dix verres d’alcool standards au total par semaine ;

Attention : ces repères ne sont pas valables pour tous et en tout temps.  Ainsi, pendant la grossesse, il est capital d’arrêter toute consommation d’alcool. Même en petite quantité, l’alcool peut avoir de graves conséquences sur le bébé à naître : malformation et troubles cognitifs irréversibles, le syndrome d’alcoolisation foetale (SAF) est la première cause de handicap mental d’origine non génétique chez l’enfant. Par ailleurs, le cerveau n’achève sa maturation qu’aux alentours de 25 ans. Durant toute cette phase, il est particulièrement vulnérable à l’alcool. C’est pourquoi les enfants, les adolescents et les jeunes majeurs ne devraient pas en boire. Les personnes qui prennent des médicaments ou souffrent de certaines maladies chroniques ne devraient pas non plus consommer de boissons alcoolisées.

Enfin, la consommation est interdite en cas de conduite d’engins ou de véhicules.

Ces repères ne sont pas valables pour les plus de 65 ans. En effet, avec le vieillissement, les risques et les dommages liés à l’alcool augmentent. Chez un sénior, une consommation considérée comme modérée chez les plus jeunes peut être dommageable pour la santé. Les recommandations pour les plus de 65 ans sont :

  • Pour les consommateurs quotidiens: ne pas dépasser un verre par jour et  essayer d’avoir des jours dans la semaine sans consommation ;
  • Pour les consommateurs occasionnels: ne pas dépasser 2 verres par occasion, avoir au moins 2 jours sans consommation dans la semaine et ne pas dépasser 7 verres par semaine. 

Réduire sa consommation c'est réduire les risques pour sa santé

Repères alcool

Source : www.pour-les-personnes-agees.gouv.fr/ – Consommation d’alcool : avec l’âge, des risques accrus pour la santé

Plus d’1 Français sur 5 (soit environ 10 millions) dépasse les repères de consommation à faible risque. Vous vous demandez si c’est votre cas ? Santé publique France vous propose un outil très simple, l’alcoomètre, qui vous permettra, en quelques minutes, de vous situer par rapport à ces repères et de recevoir des conseils personnalisés.

Statistiques repères de consommation

Est-ce que j’ai une addiction à l’alcool ?

Vous buvez un peu trop, mais vous ne savez pas si cette consommation est réellement problématique. Vous trouvez que l’alcool prend une place importante dans votre vie, mais vous vous dites que ce n’est rien par rapport à certaines personnes de votre entourage. Vous n’avez pas vraiment l’impression d’être “alcoolique”, mais vous vous dites qu’il y a un problème. Bref, vous avez du mal à vous situer. Vous vous dites que vous avez peut-être un problème avec l’alcool. Nous verrons qu’il existe des tests scientifiquement validés pour évaluer une addiction à l’alcool. Mais auparavant, voici quelques rappels sur le sujet.

Le trouble de l’usage

En langage médical, on ne parle pas de “problème” avec l’alcool mais de “trouble de l’usage”. On estime que 5 millions de Français présentent un « trouble de l’usage de l’alcool » (ce que, dans le langage courant, nous appelons « avoir un problème d’alcool »). Une personne est considérée comme présentant un trouble de l’usage d’alcool dès lors que sa consommation induit un dommage médical, psychologique ou social. Le concept n’est donc pas déterminé par un niveau de consommation, mais par l’apparition de conséquences négatives. L’alcoolodépendance correspond au trouble de l’usage d’alcool le plus sévère. Une personne peut avoir un problème d’alcool sans pour autant être alcoolodépendante. La recherche montre en effet qu’un sujet peut présenter une addiction à l’alcool faible, modérée ou sévère. L’alcoolodépendance étant, nous l’avons vu, la forme la plus sévère. En général, plus la consommation d’alcool est importante, plus l’addiction risque d’être sévère. Le nombre d’années de consommation est tout aussi déterminant. Cependant, il existe des différences fortes entre les individus. A consommation égale, certaines personnes deviendront dépendantes, d’autres non. Ceci s’explique par l’existence de facteurs de risques individuels. 

L’alcoolodépendance

Environ deux millions de personnes, en France, sont alcoolodépendantes. Une personne alcoolodépendante est une personne qui a perdu le contrôle de sa consommation. Les addictologues disent qu’elle a perdu la liberté de s’abstenir de boire de l’alcool. L’alcoolodépendance est une maladie chronique qui affecte le fonctionnement du cerveau. Il ne s’agit ni d’un manque de volonté, ni d’une tare. Dans le langage courant, on utilise le terme « alcoolisme ». Mais les professionnels et bénévoles du monde de l’addictologie évitent d’utiliser ce mot, car il est galvaudé. L’alcoolisme est en effet associé, dans l’opinion publique, à des représentations négatives et à de nombreux préjugés. Il fait l’objet de clichés stigmatisants qui, au regard des connaissances médicales, n’ont absolument pas lieu d’être. Beaucoup de personnes alcoolodépendantes n’ont pas conscience de leur état. Seul 10 % d’entre elles sont dans une démarche de soins. Pour dire les choses simplement, cela signifie que 90 % des personnes concernées ignorent qu’elles sont alcoolodépendantes, refusent de le reconnaître ou encore tentent de s’en sortir toutes seules.

Alcoolo dépendance

Les niveaux d’usage (RESPADD 2023) 

Quels sont les signes d’une addiction à l’alcool ?

Voici quelques-uns des signes qui évoquent une addiction à l’alcool. 

  1. Il vous arrive de boire plus que vous ne l’aviez prévu, voire de perdre le contrôle ;
  2. Il vous arrive de ressentir un besoin irrépressible de boire de l’alcool (craving) ;
  3. Vous devez boire plus qu’autrefois pour obtenir le même effet ;
  4. Il vous arrive de ressentir un manque lorsque vous ne buvez pas ;
  5. Votre consommation a des répercussions négatives dans votre vie (problèmes relationnels, difficultés au travail, problèmes avec la justice) ;
  6. Votre consommation a des répercussions négatives sur votre santé (par exemple, troubles du sommeil, maux de tête ou d‘estomac, difficultés à vous concentrer) ;
  7. Vous pensez souvent à l‘alcool au cours de la journée, et consacrez du temps pour votre consommation d‘alcool (par exemple pour des achats ou l’organisation de sorties) ;
  8. Vous avez déjà essayé d’arrêter de boire de l’alcool, ou de réduire votre consommation, mais vous avez échoué malgré vos efforts ;
  9. Vos proches vous ont déjà fait des remarques ou des reproches, ils se sont inquiétés de votre consommation ;
  10. Il vous arrive de prendre des risques et d’avoir des comportements dangereux, pour vous ou autrui, lorsque vous buvez ;
  11. Vous négligez certaines responsabilités familiales, professionnelles ou sociales, en raison de votre consommation.

Si vous vous reconnaissez dans un ou plusieurs de ces signes, nous vous invitons à procéder à un test en ligne qui vous permettra de mieux évaluer où vous en êtes avec l’alcool. Vous pouvez également contacter la ligne alcool info service ou une aide proche de chez vous.

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