Le secteur des boissons alcoolisées représente un pan important de l’économie française. Source de centaines de milliers d’emplois, il apporte aux finances publiques des recettes fiscales non négligeables. Mais la consommation d’alcool coûte plus à l’État qu’elle ne lui rapporte. Dépenses pour le système de santé, accidents de la route, impacts sur le système de justice, coût de la prévention et de la répression, absentéisme, pertes de vie… L’alcool coûte à la société 102 milliards d’euros par an (OFDT-2023).
La consommation d’alcool, en particulier en France, fait partie intégrante de notre vie sociale. Elle est considérée par de nombreux Français comme un symbole de notre gastronomie et comme un héritage culturel, avec le rayonnement international des vins français. Il y a donc des difficultés pour réellement inclure l’alcool dans le champ des drogues car ce produit fait partie de notre quotidien et a une ancienneté millénaire.
La dimension sociale de l’alcool facilite l’accès à ce dernier. L’alcool est présent dans toutes les fêtes et célébrations, et dans les grands événements. Celui qui ne boit pas est souvent vu comme quelqu’un de rabat-joie. Une personne qui souffre de dépendance à l’alcool sera souvent stigmatisée et rejetée. Beaucoup d’entre-nous ignorent encore que le trouble de l’usage de l’alcool est une maladie chronique et qu’il ne s’agit ni d’une tare, ni d’un manque de volonté.
D’un point de vue économique, l’alcool a une place très particulière en France. Les boissons alcoolisées représentent une manne financière importante (production, importation, vente…). Les intérêts des industries de l’alcool sont défendus par un lobby très puissant et écouté au sein des gouvernements. Les marques d’alcool utilisent des pratiques de marketing allant à l’encontre des préoccupations de santé publique afin de vendre toujours plus : publicité, marketing sur internet, ciblage des jeunes, cassage des prix, refus de mentionner les dangers de l’alcool sur les bouteilles etc. Le modèle économique des compagnies multinationales de l’alcool est basé sur les consommations à risques et la dépendance. Les 33 % de personnes qui boivent le plus représentent à elles seules 90 % du chiffre d’affaires du secteur de l’alcool (OFDT Santé publique France 2014). En effet:
- 8 % de la population consomme 49 % de l’alcool commercialisé
- 20 % de la population consomme 75 % de l’alcool commercialisé
- 33 % de la population consomme 90 % de l’alcool commercialisé
Les dommages sanitaires et sociaux de l’alcool sont particulièrement élevés. Chaque année, l’alcool tue 41 000 personnes en France (Santé publique France – 2019). Son coût social s’élève à 102 milliards d’euros par an (OFDT-2023). Il est la cause directe de près de 200 maladies et à l’origine de différentes formes de délinquance (routière, ivresses publiques et manifestes…), et de nombreux problèmes sociaux et familiaux. L’alcool est impliqué dans un tiers environ des phénomènes de violence, incluant les violences aux personnes, les agressions sexuelles, les violences intrafamiliales ou encore les violences faites aux enfants. Sur la route, un accident mortel sur trois est associé à une consommation d’alcool.
Aller plus loin sur l’espace Alcool
Informations, parcours d’évaluations, bonnes pratiques, FAQ, annuaires, ressources, actualités...
Découvrir