Alcool – Les complications à long terme

Toute consommation d’alcool, même modérée, présente des risques pour la santé. L’alcool est, en effet, un produit particulièrement toxique pour l’organisme. L’Organisation mondiale de la Santé identifie près de 200 maladies et traumas associés à sa consommation : cancers, maladies cardiovasculaires et digestives, troubles psychiques, troubles cognitifs, accidents, violences… Le risque pour une personne de développer une maladie en raison de sa consommation d‘alcool dépend de plusieurs critères, tels que la quantité consommée, la fréquence de la consommation ou encore les contextes dans lesquels la personne boit. Le risque varie également selon les individus, en fonction par exemple de l’âge, du sexe, de la morphologie ou encore d’éventuelles vulnérabilités biologiques et/ou psychiques.

Alcool dommages associés

Complications sanitaires

L’alcool est toxique pour tous les organes. A long terme, sa consommation entraîne des complications, parfois graves et irréversibles. La combinaison alcool et tabac multiplie les risques. Les principales complications de la consommation chronique d’alcool sont les suivants:

Maladies du système digestif

  • Gastrite (inflammation de l’estomac)
  • Pancréatite (inflammation du pancréas)
  • Stéatose (accumulation de graisses dans le foie)
  • Hépatite alcoolique (inflammation du foie)
  • Cirrhose (destruction des cellules du foie résultant d’une inflammation chronique des tissus)

Problèmes bucco-dentaires

  • Caries dentaires
  • Parodontite (inflammation des gencives)

Maladies cardio-vasculaires

  • Hypertension artérielle (pression trop élevée dans les vaisseaux sanguin, ce qui peut entraîner, à long terme, de graves conséquences)
  • Problèmes cardiaques (troubles du rythme cardiaque, insuffisance cardiaque…)
  • Varices, hémorroïdes
  • Hémorragies (notamment cérébrales)
  • AVC

Dommages sur le cerveau

  • Troubles cognitifs

L’alcool est un neurotoxique. Cela signifie qu’il endommage les cellules du cerveau. La consommation chronique d’alcool est la première cause de démence précoce (syndrome de Korsakoff). Près de 3/4 des patients hospitalisés alcoolodépendants présentent des troubles cognitifs plus ou moins graves. Les formes légères se manifestent par des pertes de mémoires, des difficultés de concentration ou des épisodes de confusion. En l’absence de prise en charge, ces troubles peuvent s’aggraver, avec une atteinte des fonctions exécutives (capacités d’abstraction, de conceptualisation, d’organisation ou d’attention), des fonctions visuo-spatiales (mémoire visuelle, orientation spatiale) et des pertes de mémoire. D’autres perturbations pourront se manifester, telle que l’alexithymie (incapacité à décrire ses propres états émotionnels et ceux d’autrui) ou d’autres difficultés sur le plan émotionnel. La seule solution pour empêcher l’aggravation de ces troubles est de cesser totalement et définitivement de boire. Cependant, une réduction de la consommation est toujours bénéfique pour le cerveau. Cela peut donc être un objectif temporaire, si la personne n’est pas prête à renoncer à l’alcool. 

  • Encéphalite de Gayer-Wernicke

Les grands consommateurs d’alcool présentent souvent une carence en vitamine B1, ce qui peut entraîner une encéphalite de Gayer-Wernicke, qui se manifeste par un état de confusion associé à une perte d’équilibre et à des mouvements latéraux des yeux. L’administration de vitamines B permet généralement d’améliorer l’état de la personne. En l’absence de traitement, la maladie peut évoluer en syndrome de Korsakoff.

  • Syndrome de Korsakoff

Le syndrome de Korsakoff se manifeste par une perte de mémoire, un état de confusion extrême et de la confabulation. Les personnes qui en souffrent ne peuvent généralement plus assumer seule le quotidien. 

Cancer

L’alcool fait partie des substances reconnues cancérigènes avérées pour l’homme par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). 

La consommation d’alcool est responsable de 28 000 nouveaux cas de cancer par an en France. Il n’existe pas de seuil de consommation sans risque. Toute consommation d’alcool, même modérée, augmente le risque de cancer. Ainsi, la consommation d’un verre d’alcool par jour augmente de 10 % le risque de cancer du sein. Le risque de cancer augmente avec la quantité d’alcool consommée. Il est multiplié chez les fumeurs.

11 % des cancers chez les hommes et 4 % des cancers chez les femmes sont attribuables à la consommation d’alcool.

 Les principaux cancers causés par l’alcool sont les suivants:

  • Cancers du sein (plus de 8 000 cas par an en France) 
  • Cancers du côlon et du rectum (plus de 6 600 cas par an) 
  • Cancers de la bouche et du pharynx (plus de 5 600 cas) 
  • Cancer du foie (plus de 4 300 cas) 
  • Cancer de l’œsophage (plus de 1 800 cas) 
  • Cancer de l’estomac

Corps humain

Troubles psychiatriques

L’usage d’alcool peut aussi bien être la résultante que la cause d’un problème psychique. Certaines personnes consomment de l’alcool pour atténuer un mal-être intérieur. A court terme, le produit apporte un soulagement mais, sur le long terme, il entraîne une dégradation du trouble. Les principales conséquences psychiatriques de l’usage chronique d’alcool sont les suivantes:

  • Troubles du sommeil

Les buveurs réguliers d’alcool ont souvent un sommeil agité, pouvant s’accompagner de maux de têtes et de ronflements. Ils sont plus à risque de présenter des apnées du sommeil. 

  • Dépression

Les buveurs excessifs sont très à risque de développer une dépression. On estime même que 80 % des personnes alcoolo-dépendantes souffrent de dépression. Celle-ci disparaît souvent de manière spontanée lorsque la personne arrête de boire. 

  • Passage à l’acte suicidaire

La consommation d’alcool, ponctuelle ou chronique, augmente le risque de passage à l’acte suicidaire. Le risque de suicide est encore plus marqué chez les personnes qui souffrent de dépression ou qui font face à des  d’importantes difficultés personnelles ou sociales (séparation, perte d’emploi, problèmes financiers, problèmes de logement..) ainsi que chez les personnes qui présentent une comorbidité psychiatrique (bipolarité, psychose, schizophrénie..)

  • Anxiété

L’alcoolodépendance s’accompagne souvent d’un état général d’anxiété. Celle-ci s’atténue généralement assez vite avec l’arrêt de la consommation.

Complications sociales

La situation sociale des personnes qui souffrent d’un trouble de l’usage d’alcool est souvent dégradée : décrochage scolaire (chez les jeunes), problèmes familiaux, financiers, judiciaires, professionnels avec le risque de perte d’emploi…

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