Annulation de la Halte soins addictions (HSA) à Marseille : Addictions France demande à la puissance publique de revenir sur sa décision

Alors que le lancement des travaux pour la mise en place d'une Halte soins addictions (anciennement salle de consommation à moindre risque) était imminent dans la cité phocéenne, les pouvoirs publics ont finalement décidé de bloquer le projet. Pour Addictions France, ce revirement est un signal inquiétant pour les bénéfices de la réduction des risques.

Autres drogues

Les haltes soins addictions, entre évaluation positive et réussites internationales

Une « halte soins addictions » permet aux consommateurs de substances telles que le crack, les opioïdes (héroïne…) ou les opiacés, d’avoir accès à un espace sécurisé de consommation avec du matériel stérile. Les consommateurs, en situation de précarité, s’exposent à des risques sanitaires accrus en l’absence de HSA. En France, une expérimentation de « salles de consommation à moindres risques » avait été mise en place à Strasbourg et à Paris en 2016. Cette expérimentation a été prolongée jusqu’en 2025, grâce à la Loi de financement de la sécurité sociale 2022, qui laisse la possibilité aux centres d’addictologie (CAARUD et CSAPA) d’ouvrir des HSA, suivant un processus et un cahier des charges précis. Au-delà d’un simple espace de consommation supervisé, les haltes soins addictions proposent un espace de repos et un accompagnement social et médical. Elles peuvent représenter une étape d’un accompagnement global (réinsertion, hébergement…) qui passe par une consommation dans des conditions hygiéniques, la mise en place d’un traitement de substitution (pour certaines drogues) ou encore le sevrage.
Addictions France demande à la puissance publique de revenir sur sa décision concernant l’ouverture de la HSA à Marseille et de favoriser l’ouverture d’autres structures de ce type dans les villes où le besoin s’en fait sentir (Bordeaux, Paris…), au nom de la santé publique et de la solidarité.