Dès 2017, le dispositif Tendances récentes et nouvelles drogues (TREND) de l’OFDT rapportait l’extension des pratiques d’usage détourné de protoxyde d’azote et l’accroissement de la visibilité de ce phénomène dans l’espace public (alors que le produit était auparavant cantonné à l’« espace festif »). On observe par ailleurs depuis quelques mois des consommations répétées, voire quotidiennes, au long cours et en grande quantité.
Cette évolution des pratiques s’accompagne d’une augmentation du nombre de signalements d’effets sanitaires graves, avec atteintes du système nerveux central et de la moelle épinière, à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) via le réseau d’addictovigilance (CEIP-A). La plupart des cas déclarés concernent des hommes âgés de 18 à 34 ans.
Ainsi, depuis janvier 2019, 25 signalements d’effets sanitaires sévères ont ainsi été notifiés aux CEIP-A, dont 10 graves avec des séquelles pour certains cas, 8 provenant de la région Hauts-de-France.
Le protoxyde d’azote est un gaz à usage médical, utilisé pour ses propriétés anesthésiques et analgésiques. Le protoxyde d’azote est aussi un gaz de pressurisation utilisé pour les aérosols alimentaires. Dans le cadre de cet usage commercial, il est soumis à la réglementation des produits de consommation courante et est en vente libre dans les supermarchés et disponible sur Internet. Il fait l’objet d’usages détournés, par voie d’inhalation.
Les autorités sanitaires alertent sur les dangers de cette pratique qui expose à deux types de risques majeurs :
des risques immédiats : asphyxie par manque d’oxygène, perte de connaissance, brûlure par le froid du gaz expulsé de la cartouche, perte du réflexe de toux (risque de fausse route), désorientation, vertiges, risque de chute ;
des risques en cas d’utilisation régulière et/ou à forte dose : atteinte de la moelle épinière, carence en vitamine B12, anémie, troubles psychiques.
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