Chez les femmes, le tabac provoque ces dernières années une hécatombe d’une ampleur encore jamais égalée, comme le montre une étude de Santé Publique France publiée mardi, à deux jours du coup d’envoi de la 3e édition du Mois Sans Tabac. Cancer du poumon, broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), infarctus du myocarde…Le nombre de cas et de décès provoqué par ces maladies pour lesquelles le tabac reste le principal facteur de risque a explosé de façon inquiétante chez les femmes depuis le début des années 2000.
«Jusque dans les années 1950, fumer était une pratique marginale chez les femmes, expliquent les auteurs de l’étude. Mais les comportements évoluant, les femmes sont progressivement entrées dans le tabagisme dans la seconde moitié du siècle dernier, pour atteindre aujourd’hui un niveau de consommation proche de celui des hommes». Après des décennies de publicité (cinéma, télévision, mode), l’industrie du tabac est parvenue à conquérir le cœur (ou plutôt les poumons) de ces nouvelles clientes.
Outre la publicité, bien d’autres stratégies ont été déployées pour donner aux femmes une «image sociale positive de la cigarette». Celle-ci a par exemple longtemps été présentée comme un moyen de garder le contrôle de son poids ou comme un symbole d’émancipation.