Cannabis, alcool... Comment éviter à votre ado les addictions (Le Parisien)

Le collège est une période charnière, où les parents doivent redoubler de vigilance pour éviter que leurs enfants ne tombent dans des addictions.

Alcool

Les ados sont en péril. Il est grand temps de faire des addictions une cause nationale », s’alarme l’addictologue Laurent Karila, alors que le nouveau plan du gouvernement se fixe comme premier objectif de les protéger « dès le plus jeune âge ». Ce médecin de l’hôpital Paul-Brousse (AP-HP) en profite pour tordre le cou aux idées reçues.

On est tous potentiellement addict : faux

« Nous ne sommes pas égaux face à l’addiction. Certains ont plus de prédispositions génétiques que d’autres, précise-t-il. Cela a été montré très clairement pour l’alcool. Les facteurs génétiques entreraient au moins à hauteur de 40 %. » Quels gènes sont impliqués ? Les neurobiologistes y travaillent. Seule certitude : toutes les addictions liées à un produit ou à un comportement (surconsommation d’écrans, de sexe…) fonctionnent de la même manière : elles perturbent le système de récompense du cerveau : « Chez les personnes dépendantes, celui-ci s’emballe, d’où un besoin compulsif. L’addiction, ce n’est donc pas un manque de volonté. C’est une toile d’araignée, multifactorielle », insiste-t-il.

Les années collège, une période ultrasensible : vrai

C’est entre la classe de 4e et 3e que la progression de consommation de cannabis est la plus forte… C’est aussi autour de 15 ans qu’on expérimente la première ivresse. Pour contrer le fléau du binge drinking (beuverie express), les addictologues préconisent un accompagnement gradué par les parents : jusqu’à 15 ans, c’est d’accord pour les premières fiestas, mais sans alcool, et en présence d’un membre de la famille.

« Plus le premier contact avec l’alcool est tardif, mieux c’est, assène le psychiatre, le rite familial consistant à initier un enfant au goût du champagne lors d’un apéro ou d’un anniversaire est absolument à bannir. » A partir de 16 ans, on allège progressivement l’interdiction. « Mais si on s’aperçoit que toutes ses sorties sont alcoolisées, on allume les warnings. Les binge drinkers ont un risque élevé, de se retrouver adulte alcoolodépendant », alerte Laurent Karila

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