Plus de quinze ans après sa création, treize années après sa mise sur le marché français, la cigarette électronique a conquis son public et convaincu près de 6,7% des 18-75 ans. Nombreux sont les spécialistes du sevrage tabagique qui la recommandent. Mais son utilisation fait encore débat, suscitant de nombreuses peurs et inquiétudes souvent liées à une méconnaissance des usages et des études existantes.
Pourtant, toutes les études le pointent: la vape permet de réduire notablement les risques chez les fumeurs qui l’adoptent en vue d’arrêter le tabac. «Si fumer, c’est comme rouler à contresens sur l’autoroute, vapoter, c’est conduire à 130 plutôt qu’à 120», affirme la Dre Corinne Depagne, pneumologue à Lyon.
Mais à voir les émissions de la cigarette électronique et à sentir leur parfum parfois très chargé, on peut néanmoins s’interroger sur ce qu’il se passe quand on vapote.
Pas de fumée sans clope
La première chose à comprendre est que contrairement à la clope, la vape émet de la vapeur et non de la fumée.
Lorsqu’on allume une cigarette et que le tabac se consume, une réaction chimique se produit entre le feu, la chaleur et l’oxygène. Cette réaction, appelée combustion, libère des composants particulièrement toxiques tels que le monoxyde de carbone, le cyanure d’hydrogène, le benzène, l’oxyde d’azote et des goudrons. Sous la forme de fumée alors inhalée par le fumeur (mais aussi par son entourage, via le tabagisme passif), c’est un mix explosif qui fait le lit des cancers, des maladies respiratoires et des affections cardiovasculaires.
En revanche, lorsqu’on vapote, c’est une vaporisation qui se produit: le e-liquide qui sert à remplir le réservoir de la cigarette électronique se transforme en vapeur, c’est-à-dire qu’il passe de l’état liquide à l’état gazeux.