Comment détecter plus simplement la prise d’héroïne chez les patients sous traitement de substitution opiacé ?

Chez les patients sous traitement de substitution opiacé (TSO), il est courant de réaliser des tests de dépistage de drogues, à l’initiation de ces traitements, puis au cours du suivi afin de mesurer l’observance du traitement et de rechercher une éventuelle rechute. Les tests urinaires sont les plus fréquemment utilisés en pratique courante, sous la forme de tests immunochimiques de dépistage standardisés (bandelettes urinaires).

Autres drogues

D’autres fluides organiques sont toutefois utilisables, le sang par exemple, mais plus récemment la recherche s’est intéressée aux tests salivaires, qui auraient le mérite d’être moins falsifiables, moins intrusifs et plus simples d’utilisation.

Pour repérer une rechute de consommation d’héroïne chez un patient sous TSO, il existe plusieurs méthodes. La première consiste simplement à détecter les opioïdes présents dans les urines, ce qui ne permet pas toujours de discriminer le type de produit utilisé. Une seconde approche est de recherche un métabolite spécifique de l’héroïne, la 6-acétylmorphine (6-AM), qui atteste de la présence d’une consommation d’héroïne. Pendant longtemps, les techniques n’ont permis de repérer la 6-AM que sur une courte durée ce qui ne permettait pas d’en faire un test approprié. L’amélioration des outils et de leur sensibilité a toutefois permis aujourd’hui d’en faire une technique de référence pour ce dépistage, parfois plus efficace que les autres stratégies. Sa détectabilité est également bonne en test salivaire, et fournirait même un meilleur taux de détection qu’en urinaire.

Il existe toutefois quelques limites à cette technique, qui n’est pas actuellement commercialisée pour le 6-AM en test salivaire. Elle nécessite en effet un dispositif de prélèvement particulier qui réduit le temps de détection par rapport au test urinaire. Pour surmonter cet obstacle, les auteurs proposent d’utiliser des méthodes plus sensibles mais assez répandues, comme la spectrométrie de masse. Dans leur étude, les auteurs qui possèdent ce système, ont donc comparé les deux types de dépistage, urinaire vs salivaire, pour en juger l’efficacité.

Ils concluent que la détection de la consommation d’héroïne par un test salivaire couplé à une analyse spectrométrique de masse est tout à fait pertinente, avec une sensibilité de 80%. Ils montrent ainsi que cette approche a été plus efficace dans leur échantillon pour ce repérage que les techniques urinaires, et rappellent le coté moins intrusif et la simplicité d’utilisation du test salivaire. Cette approche pourrait donc devenir un futur standard dans notre façon de détecter une consommation d’héroïne chez les patients sous TSO.

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