Comment prédire le risque de schizophrénie ou de trouble bipolaire après un trouble psychotique induit par une substance ?

La consommation de substance psychoactives expose à un risque accru de plusieurs troubles psychiatriques, et notamment au risque de trouble psychotique aigu induit par un usage de substances (autrefois appelée « bouffée délirante aigue », ce trouble associée des symptômes de type délire, agitation et désorganisation de début brutal et nécessitant le plus souvent une hospitalisation).

Alcool

 

La consommation de substance psychoactives expose à un risque accru de plusieurs troubles psychiatriques, et notamment au risque de trouble psychotique aigu induit par un usage de substances (autrefois appelée « bouffée délirante aigue », ce trouble associée des symptômes de type délire, agitation et désorganisation de début brutal et nécessitant le plus souvent une hospitalisation). Suite à un épisode de ce type, il existe un risque ultérieur accru de développer un trouble psychiatrique plus sévère et chronique (i.e., schizophrénie, trouble bipolaire), mais nous ne savons pas encore bien quelles sont les personnes les plus à risque et pourquoi.

Dans ce travail, publié dans le prestigieux American Journal of Psychiatry, ces auteurs danois se sont basés sur les données de quelques 6788 personnes ayant eu un diagnostic de trouble psychotique aigu induit par une substance entre 1994 et 2014, et leur évolution clinique était colligée.

Au total, près d’un tiers (32,2%) de ces personnes ont présenté une évolution vers un trouble du spectre de la schizophrénie ou du trouble bipolaire. Chez les personnes ayant présenté un trouble psychotique aigu induit par le cannabis, cette évolution était constatée dans presque la moitié des cas (47,4%). Un âge jeune était associé à un risque plus élevé de schizophrénie, tandis qu’une tentative de suicide survenant après le trouble psychotique était associé à un risque accru de schizophrénie et de trouble bipolaire. Parmi les patients présentant une schizophrénie, l’évolution vers ce trouble se faisait dans la moitié des cas dans les 3 ans suivant le trouble psychotique. Pour le trouble bipolaire, ce délai était de 4 ans et demi.

 

Ce travail met en évidence l’importance d’un suivi prolongé chez les personnes ayant présenté un premier épisode de trouble psychotique aigu induit par une substance, avec une vigilance toute particulière lorsqu’il s’agit du cannabis. L’évolution ultérieure vers un trouble psychiatrique chronique étant particulièrement fréquente, il est important de diagnostiquer ces troubles au plus tôt pour débuter la prise en charge dans les meilleurs délais.

Par Paul Brunault

Consulter en ligne