
Quels signes peuvent nous indiquer un comportement addictif à nos petits écrans, et quelle stratégie adopter pour limiter notre consommation ? France 3 Bourgogne-Franche-Comté a posé quelques questions à Alexis Grandcolas, infirmier à l’association Addictions France au Centre de soins, d’accompagnement et de Prévention en addictologie (CSAPA).
Selon lui, c’est parce que c’est un outil omniprésent qu’il est « difficile de prendre conscience qu’on y a une relation addictive« , mais aussi « parce qu’il y a encore peu de sensibilisation par rapport à ça ». Pour l’instant, les addictions aux smartphones représentent une part relativement faible de leur activité.
Qu’est-ce que c’est, être addict ou dépendant ?
Une conduite addictive, en gros, c’est un moment donné où une personne a une relation ou un comportement avec un produit qui s’avère avoir un effet négatif dans sa vie, quelle que soit la sphère affectée (familiale, affective, sanitaire, professionnelle, financière, judiciaire…). On peut alors parler de relation de dépendance.
En ce sens, c’est compliqué de parler d’une dépendance aux écrans, qui ne sont que des vecteurs. Ce sont plutôt les contenus qui vont générer des dépendances, comme les réseaux sociaux et les plateformes de streaming qui vont utiliser des algorithmes et des notifications selon des stratégies agressives pour solliciter sans arrêt l’usager sur de la consommation de contenus.
Ce n’est pas vraiment l’usage ou la conduite qui va déterminer l’addiction. C’est plutôt la relation entre :
- une personne avec des facteurs de vulnérabilité,
- un environnement : une personne stable au niveau familial, professionnel et social va avoir moins de risque de développer un comportement addictif,
- un produit ou un comportement addictif.
Qui est particulièrement vulnérable à cette addiction ?
Les publics plus jeunes sont plus vulnérables, et pour plusieurs raisons. La première, c’est qu’ils sont dans une construction de leur maturité, de développement de leur activité cognitive, cérébrale, de la construction de leur mémoire. Il y a un vrai risque là-dessus, parce que l’usage abusif de contenus va altérer ces fonctions-là. On commence à avoir des retours concrets par rapport à ça.
La précarité financière ou affective, les parcours de vie compliqués avec par exemple des deuils ou des traumatismes définissent un terrain davantage propice au développement de conduites addictives.
Les substances illicites, le tabac ou l’alcool ont fait l’objet de politiques de santé publique qui ont favorisé la reconnaissance des dangers de ces substances. Ce qui existe encore assez peu à propos des nouvelles technologies.
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