La consommation de drogues a été criminalisée en Suède en 1988 dans le but de réduire le nombre de consommateurs ainsi que les risques et les dommages liés à la drogue. L’emprisonnement a été introduit dans l’échelle des peines en 1993 afin d’améliorer l’efficacité de la législation. Cette politique de criminalisation n’a jamais été évaluée.
Les auteurs de cette étude parue dans International Journal of Drug Policy ont réalisé une évaluation de la réalisation des objectifs sur la base d’une série d’indicateurs provenant d’enquêtes, d’estimations de cas, de données sur les soins de santé et les causes de décès, et de statistiques criminelles. Une analyse comparative de la politique en matière de drogues est effectuée avec d’autres pays nordiques.
Les résultats sont que la criminalisation ne fut pas suivie d’une réduction ni d’une augmentation de l’offre de drogues. Par ailleurs, cette politique n’a pas entraîné de diminution des niveaux de consommation, ni des taux de prévalence d’usage problématique de drogues ou des besoins en soins de santé, ni d’une réduction du nombre de décès liés à la drogue. La plupart des indicateurs montrent plutôt le contraire. Les coûts de contrôle de cette politique sont élevés et les tendances ne sont pas meilleures que celles des autres pays nordiques, malgré la politique plus répressive de la Suède en matière de drogues.
Par Benjamin Rolland
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