Défi De Janvier : les participants gagnants quelle que soit l’issue

Une étude publiée dans Harm Reduction Journal

Alcool

Depuis une dizaine d’années, on assiste à une diffusion du défi du mois sans alcool à travers le monde. Si on connait tout particulièrement le Dry January au Royaume-Uni, on sait moins qu’il existe sous d’autres noms en Australie (Dry July), en Belgique (Tournée Minérale), ou encore en Hongrie (Száraz November).

En France, ce défi a lieu tous les ans au mois de janvier depuis 2020 et se comme Le Défi De Janvier.

De quoi parle-t-on ?

Faire Le Défi De Janvier, c’est essayer de tenir, pendant 30 jours, un objectif personnel de diminution ou d’arrêt total de la consommation d’alcool. Ce mois a généralement lieu après les périodes festives, souvent bien arrosées, et toute personne peut participer au défi, peu importe sa consommation.

Mais y-a-il de réels bénéfices à y participer ?

Pour le savoir, nous avons fait un tour d’horizon de la littérature scientifique et des rapports publiés par les organisateurs des défis, lorsque nous pouvions y avoir accès. Nous voulions aussi répondre aux questions suivantes : Quel est le taux de succès au défi du Le Défi De Janvier ? Qui sont les participants ? Quelles sont les caractéristiques des participants qui réussissent à tenir le mois ?

Nous avons pu synthétiser les résultats de 12 études. Les éléments de réponse suivants proviennent essentiellement des données du Dry January en Grande-Bretagne et du FebFast en Australie.

Tout d’abord, le taux de succès à ce défi est assez élevé, un peu plus de 60%.

Ensuite, lorsqu’on s’intéresse au profil des participants, on remarque qu’il s’agit plus souvent de femmes, provenant d’un milieu socio-économique élevé. Autre découverte intéressante : il s’agit plus souvent de personnes ayant un usage d’alcool à risque (par exemple ne respectant pas les seuils de consommation recommandés).

Les participants réussissant le défi, ont toutefois une consommation d’alcool moins importante et moins fréquente que les personnes arrêtant le défi avant la fin. Ils ont également une plus grande facilité à refuser un verre d’alcool, rapportent de plus grandes capacités d’adaptation, et une meilleure santé mentale. Pendant le défi, ils sont ceux qui lisent plus souvent les mails d’encouragement envoyés tout au long du mois.

Participer au mois sans alcool permet-il de modifier sa consommation d’alcool ? Oui.

Cela peut paraitre étonnant mais que le défi soit réussi ou non, y participer permet non seulement de diminuer sa consommation d’alcool à long terme, mais accroit également la capacité à refuser un verre d’alcool. Outre les changements sur la consommation d’alcool, les participants rapportent une amélioration de leur santé mentale et physique ainsi que des bénéfices sur le sommeil et le poids (ainsi qu’un bénéfice sur les économies !). Une partie d’entre eux profite d’ailleurs du mois sans alcool pour mieux manger et faire plus d’activité physique.

On voit donc que tenter ce défi est une occasion de s’interroger à la fois sur son rapport à l’alcool, mais plus largement sur son hygiène de vie.

Y participer permet d’améliorer différents aspects de la santé, y compris lorsqu’on ne va pas jusqu’au bout.

Alors, vous avez tout à gagner à y participer l’année prochaine.

Relèverez-vous le défi ?

Julia de Ternay, Interne en psychiatrie-addictologie, Lyon

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