Des psychédéliques pour prévenir les comportements criminels ?

Les comportements criminels constituent un enjeu sociétal majeur, avec une priorité mise sur le développement d’interventions efficaces et innovatrices. La recherche sur les psychédéliques a connu une renaissance au cours des deux dernières décennies

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Les comportements criminels constituent un enjeu sociétal majeur, avec une priorité mise sur le développement d’interventions efficaces et innovatrices. La recherche sur les psychédéliques a connu une renaissance au cours des deux dernières décennies, avec des données récentes retrouvant que les psychédéliques en général, et notamment la psilocybine, pourraient conférer un certain nombre d’avantages psychologiques durables. Étant donné que de nombreuses personnes dans le système de justice pénale ont une psychopathologie concomitante exacerbant la criminalité, ces personnes pourraient bénéficier de la prise de psychédéliques. Cependant, l’ampleur de ces effets n’a pas été étudiée de façon exhaustive.

Dans cette étude, des chercheurs ont évalué les relations entre l’usage de psychédéliques, et notamment celui de la psilocybine,  et le comportement criminel chez plus de 480 000 adultes américains à partir de données issues de 13 dernières années de l’Enquête National Survey on Drug Use and Health  (2002 à 2014). Un usage de psychédélique au moins une fois dans la vie était associé à une diminution, au cours de l’année précédente : des risques de vol (adjusted Odds Ratio aOR = 0,73 (0,65-0,83)), d’agression (aOR = 0,88 (0,80-0,97)), d’arrestation pour crime contre la propriété (RIA = 0,78 (0,65-0,95)) et d’arrestation pour crime violent (RIA = 0,82 (0,70-0,97)). En revanche, l’usage au moins une fois dans la vie d’autres produits illicites était associé à une augmentation de ces risques. L’usage de psychédélique au moins une fois dans la vie, comme l’usage illicite d’autres substances, était associé à une augmentation du risque de distribution de drogues au cours de la dernière année. Ces résultats étaient concordants avec un effet protecteur de la psilocybine sur les comportements criminels antisociaux.

Ainsi, ces données contribuent à soutenir de façon convaincante le développement de la recherche clinique autour des psychédéliques en milieu médico-légal.

 

Par Louise Carton

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