
A Philadelphie, les dealeurs ne sont pas à l’abri de se faire dépouiller par de faux agents de la DEA (brigade des stups américaine), Ray et Manny qui, à l’instar d’Omar Little, un personnage de la fameuse série télévisée The Wire de David Simon, vont chercher l’argent où il y en a le plus, à savoir dans les poches des dealers plutôt que dans celles des usagers.
Malheureusement pour notre duo de choc, il est des dealeurs qui sont plus difficiles à dépouiller que d’autres. Un braquage dans un laboratoire clandestin tourne mal. Un agent du FBI (un vrai), infiltré, est tué. Sa collègue en réchappe de justesse et décide alors de tout mettre en oeuvre pour retrouver les deux faux agents.
Elle n’est pas la seule à poursuivre les deux amis de longue date qui ont aussi fort à faire avec une bande de bikers dealers floués, prêts à tout détruire dans l’entourage des deux gus désormais dépassés par les événements, et qui n’en avaient pas demandé tant…
Cette mini-série est une adaptation d’un roman non traduit encore de Dennis Tafoya, paru en 2009, et qui, n’en doutons pas, allait bien plus loin dans l’exploration de cet environnement stupéfiant.
Malgré tout, Dope Thief (voleur de drogue) tente de ne pas frimer avec cet univers de bandits du narco-trafic. Nos deux protagonistes, Ray et Manny, se mettent en mode survie, le premier en essayant de régler au mieux tous les problèmes qui s’accumulent et en tentant d’éviter les balles qui le visent directement, le second en faisant l’autruche sous héroïne tout en cherchant la rédemption auprès des Narcotiques Anonymes en suivant à la vas-vite les douze étapes de leur parcours de sevrage…
Les huit épisodes de cette mini-série ne suffiront certainement pas à détricoter tous les tenants et aboutissants, les enjeux et les dégâts de ce narco-trafic à taille humaine, mais ils auront le mérite de ne pas faire dans la glorification et le clinquant d’un narcobusiness qui, au final, protège toujours plus les puissants que les hommes de terrain.
Les personnages de Dope Thief ne sont pas des trafiquants de grande envergure, simplement deux gars de milieu modeste en quête de magouilles pour de l’argent pas si facilement gagné dans une ville qui ne fait pas de cadeau à celles et ceux qui ne sont pas bien nés. Personne ne cherche à excuser leurs actions, mais la compassion a vite fait de pointer le bout de son nez quand leur vie, et celle de leur entourage, est réellement en danger.
On se prend à imaginer un monde où la légalisation, à défaut de régler les rapports de force, fera au moins probablement moins de morts…
Thibault de Vivies,
DopamineCity.fr