
La surexposition des enfants aux écrans a des effets délétères sur leur santé. « Il est toujours temps de changer les pratiques dès lors que nous avons les informations pour les ajuster » souligne le Pr Amine Benyamina, psychiatre addictologue, président d’Addict’AIDE, qui a coprésidé avec Servane Mouton, neurologue, la commission d’experts qui a rédigé un rapport sur l’usage des écrans chez les enfants.
Dans ce rapport, 29 recommandations sont formulées, se structurant autour de 6 axes.
6 axes majeurs pour changer les pratiques :
-interdire les conceptions addictogènes des services numériques,
-protéger, plutôt que contrôler, les enfants,
-organiser une progression des usages en fonction de l’âge,
-redonner toute leur place aux enfants et aux jeunes dans la vie collective et les préparer à l’autonomie sur les écrans,
-mieux outiller, former et accompagner les parents, les enseignants, les éducateurs…
-donner les moyens à la puissance publique de définir une stratégie pour mieux soutenir les acteurs qui interviennent auprès des enfants et des jeunes, et informer les citoyens.
Parmi les 29 recommandations :
Proscrire les pratiques délétères en termes de conception
De nombreux moyens sont déployés par les services numériques pour retenir les jeunes le plus longtemps possible devant les écrans : défilement infini, lancement automatique de vidéos, notifications intensives, récompenses…
Protéger les enfants de moins de 6 ans de l’exposition aux écrans
« Remettons l’outil numérique à sa place : jusqu’à au moins 6 ans, l’enfant n’a pas besoin d’écran pour se développer » souligne Servane Mouton.
Organiser une prise en main progressive des téléphones
- à partir de 11 ans : téléphone sans connexion Internet
- à partir de 13 ans : téléphone connecté sans accès aux réseaux sociaux ni aux contenus illégaux
- à partir de 15 ans : accès complémentaire aux réseaux sociaux éthiques
Peupler l’espace public d’alternatives aux écrans pour les enfants
- aménager des aires de jeux sans écrans dans les lieux d’attente et organismes recevant du public,
- mettre à disposition des jeux de société et des boîtes à livres là où les enfants sont susceptibles de passer du temps : espaces publics, centres commerciaux, trains…
Promouvoir des lieux et des temps « déconnectés » et sans écran
L’objectif est notamment d’encourager les adultes à se poser la question de leur propre rapport aux écrans.
Retrouvez les 29 recommandations de la commission : https://www.elysee.fr/admin/upload/default/0001/16/fbec6abe9d9cc1bff3043d87b9f7951e62779b09.pdf
Muriel Gutierrez (Amande épicée)