Éteignez vos portables pour bouger plus !

La sédentarité et le manque d’activité physique favorisent la survenue de maladies chroniques (maladies cardiovasculaires, cancers, etc.) et augmentent le risque de mort prématurée. Les données s’accumulent pour mettre également en cause le temps passé devant les écrans, car il accroît les comportements sédentaires.

Écrans
Eteignez vos portables pour bouger plus
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L’espèce humaine se sédentarise. En effet, le temps moyen consacré aux activités sédentaires, dans de nombreux pays, est actuellement estimé de huit heures et demi à douze heures par jour, contre cinq à neuf heures par jour il y a vingt ans, si on se fie aux déclarations qui sont faites. En France, l’étude baptisée Esteban (pour Étude de santé sur l’environnement, la biosurveillance, l’activité physique et la nutrition) montrait, dès 2017, que le temps quotidien d’écran de loisir était passé de trois heures et dix minutes en 2006, à cinq heures et sept minutes en 2015.

Globalement, on observe une augmentation d’environ trois heures du temps sédentaire, ces quinze à vingt dernières années, qui est essentiellement due aux écrans de loisir. Et ce temps sédentaire est directement lié à une augmentation de la mortalité toutes causes confondues.

Sédentarité et inactivité physique, pratiques à risque pour la santé

Rappelons que la sédentarité est définie par le temps diurne passé assis ou couché dans une position statique qui nécessite de faibles niveaux de dépense énergétique. Elle est un facteur de risque pour la santé au-delà de sept à huit heures quotidiennes. Elle se distingue d’un autre facteur de risque, l’inactivité physique quotidienne qui est définie par le fait de faire moins de trente minutes d’activité physique par jour, car leurs impacts physiologiques sont différents.

Dans les faits, il est parfois difficile de séparer ces deux facteurs de risque alors que nous savons que leur association augmente la prévalence de nombreuses maladies chroniques (diabète, cancers, maladies cardiovasculaires, etc.).

Moins bouger diminue l’espérance de vie, comme le démontre le rapport alarmant publié par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Celui-ci révèle que la sédentarité associée à l’insuffisance d’activité physique est le quatrième facteur de risque de mortalité prématurée.

Environ 3,2 millions de décès dans le monde lui sont imputés chaque année. Ces risques sanitaires ont également des répercussions socioéconomiques, car d’ici à 2030, donc demain, on estime que, dans les pays à revenu élevé, environ 70 % des dépenses de santé seront consacrées au traitement des maladies résultant de l’inactivité physique.

Malheureusement, le « pli est pris » et la prévalence mondiale de ces comportements inactifs et sédentaires est en constante augmentation passant de 23 % en 2000 à 26 % en 2010 pour atteindre 31 % en 2022.

Force est de constater que, malgré les nombreuses recommandations des sociétés savantes et diverses actions entreprises dans les vingt dernières années, les citoyens du monde amplifient ces comportements délétères.

Smartphone et canapé : même combat

Les seules injonctions à « plus bouger » montrent donc leur insuffisance. Pourquoi ?

Principalement parce que notre environnement a radicalement et brutalement changé. La numérisation de nos vies, accélérée par l’apparition des smartphones en 2007, a bouleversé nos comportements et nous sédentarise. Dans cette nouvelle vie numérique, il faut différencier les écrans professionnels indispensables et non modulables et les écrans dits de loisir, télévision, consoles de jeux, tablettes et smartphones.

Selon un sondage, ces écrans de loisir capteraient aujourd’hui plus de 60 % du temps libre des Français. Quant aux activités hors domicile, faire du sport, aller dans un lieu culturel, faire les magasins, elles ne représentent plus que 16,8 % du temps libre. On l’a compris, la surconsommation du smartphone, qui est devenu l’écran essentiel, entraîne la surconsommation de chaise et de canapé.

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