Une étude anglaise passe à la trappe la légende de la« renormalisation » du tabagisme par les vapoteurs. La rumeur savamment entretenue contre les vapoteurs ne reposait sur à peu près aucune recherche le démontrant. « À notre connaissance, aucune étude n’a exploré l’impact de l’exposition au vapotage en contexte réel et n’a examiné les associations possibles avec la motivation d’arrêter de fumer ou d’essayer de cesser de fumer », explique la première étude sur le sujet publiée en open access ce matin dans BMC Medicine. L’équipe de l’University College of London, menée par la Dr Sarah Jackson, a épluché les données de 12’787 questionnaires du Smoking Toolkit Study à des fumeurs anglais entre novembre 2014 et mai 2018, dont 1’580 ont été suivi six mois plus tard.
Côtoyer des vapoteurs est lié à plus de tentatives d’arrêter de fumer
Selon ces données, un quart des fumeurs anglais côtoient régulièrement des vapoteurs. L’analyse statistique montre qu’ils sont sensiblement plus enclins à avoir essayé d’arrêter de fumer: 32,3% d’entre eux contre 26,8% des autres fumeurs (RR 1,21). Leur motivation est aussi sensiblement plus forte (RR 1,17), tandis qu’à l’opposé les 66% de fumeurs côtoyant régulièrement d’autres fumeurs sont moins motivés à arrêter (RR 0,89). Par contre, les fumeurs fréquentant des vapoteurs ne sont que très légèrement plus susceptibles d’avoir tenté l’arrêt tabagique dans les six mois suivant (34,4% contre 31,3%; RR: 1,10).
Contrairement à la petite étude expérimentale montrant que la présence de vapoteurs « pourraient évoquer l’envie de fumer » sur le moment à des fumeurs, cette analyse statistique montre l’évolution de mentalité à travers les fréquentations régulières en société. « Ainsi, même si le fait de voir une personne en train de vapoter peut momentanément augmenter l’envie de fumer, l’exposition répétée à cette utilisation peut attirer l’attention des non-utilisateurs sur l’utilité potentielle de ces dispositifs pour les aider à cesser de fumer, ce qui accroît leur motivation à faire une tentative d’arrêter », suggère le travail publié dans BMC Medicine.