Si, en raison de l’évolution du tabagisme féminin, le nombre de décès par cancer du poumon chez la femme en France rejoint pratiquement celui des décès par cancer du sein, il n’y a pas que dans le domaine du cancer que le tabagisme fait des ravages chez les femmes. Avec le tabagisme, celles-ci perdent également la protection cardio-vasculaire relative qu’elles ont naturellement par rapport aux hommes.
Début mars 2016, un numéro spécial du Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire(1-4), consacré à la santé cardio-vasculaire des femmes, a permis de rapprocher plusieurs études qui illustrent parfaitement le lien étroit qui existe dans notre pays entre l’évolution des accidents cardio-vasculaires de femmes et la progression du tabagisme féminin, avec :
- d’une part, une évolution importante de l’incidence des hospitalisations pour infarctus du myocarde entre 2008 et 2013 chez les femmes de moins de 65 ans et en particulier chez celles de 45 à 54 ans (de l’ordre de + 5% par an) , alors que cette incidence est en baisse significative chez les femmes plus âgées(2).
- d’autre part, une franche évolution du tabagisme quotidien féminin dans les mêmes tranches d’âge de 40 à 65 ans par rapport aux générations précédentes(3). Les femmes qui ont commencé à fumer entre 15 et 20 ans, dans les années 70 -80, arrivent maintenant à l’âge où comme les hommes fumeurs elles font des accidents coronaires précoces. Cette évolution va à présent gagner les tranches d’âge au-delà de 65 ans car la majorité de ces femmes poursuivent leur tabagisme.