
Dans le quartier de la Goutte d’Or au milieu des années 2000, au nord de Paris, un jeune adulte d’origine malienne, Tidiane, dit Tess, tente de se tenir à l’écart d’un environnement urbain et amical qui le pousse vers le trafic de stupéfiants.
Dans ce quartier du 18ème arrondissement de la capitale, difficile d’échapper à une réalité incontournable, celle de la vente de crack et de shit. Les enfants du quartier savent qu’il y a des sous à gagner mais Tess, lui, préfère garder son travail de livreur de pizzas et dépenser ses sous gagnés légalement pour assouvir sa passion des mangas et ne surtout pas décevoir ses parents et ses six frères et sœurs.
Malheureusement, il suffit parfois de trainer au mauvais endroit, au mauvais moment et avec les mauvaises personnes pour que le destin bascule. Pour sauver ses potes arrêtés pour possession de cannabis, Tess se dénonce pour eux mais, en leur épargnant la prison, devra, lui, y faire un séjour de plusieurs mois…
L’incarcération étant souvent un facteur de risque d’entrée plus profondément dans la délinquance plutôt que d’en sortir, Tess n’est pas épargné. Il sort de prison avec le désir de rembourser ses parents pour les frais engagés pour le procès, mais aussi de donner raison à ce pour quoi il a été injustement incarcéré, aussi longtemps. A bon entendeur, salut ! Le trafic de crack est à disposition. Il s’y engouffre, puis passe à l’étape suivante, à savoir le trafic de cocaïne en poudre à grande échelle avec des revenus conséquents dissimulés derrière une activité lucrative et légale d’organisateur de soirées parisiennes…
Après quelques années de temps plein de trafiquant installé, Tess veut, malgré son confort matériel, tirer un trait final sur cette vie dont il n’arrive pas à se dépêtrer pour des raisons d’engagement et d’accumulations de malchance… Alors, à tenter le diable une dernière fois pour pouvoir le neutraliser pour de bon, Tess se retrouve à faire la “mule“ entre le Brésil et la France avec une escale non anticipée en Turquie qui lui sera fatale…
Il passera six années dans les geôles turques avant d’être libéré pour écrire ce récit, un récit qui sonne comme une mise en garde adressée aux jeunes de “quartiers difficiles“ qui savent bien, eux, que rares sont ceux qui commencent dans le petit trafic pour finir narcotrafiquant d’envergure.
La théorie de l’escalade, que ce soit dans l’usage ou le trafic, est particulièrement bancale. L’économie du trafic à petite échelle, et à taille humaine, est souvent une économie de survie qui masque malheureusement des risques qui semblent alors secondaires…
Thibault de Vivies,
DopamineCity.fr