Le confinement de 2020 a de facto permis à la téléconsultation de se développer étant donné la difficulté de se déplacer chez un professionnel de santé. L’addictologie n’échappe pas à cela et selon l’APM via des données de l’APHP la télémédecine est perçue comme « un outil prometteur complémentaire au suivi en face à face en hôpital de jour en addictologie ».
Les hôpitaux de jour d’addictologie étant fermés lors de la pandémie, les personnes suivies en face à face se sont retrouvés dans des situations de détresse importante avec un risque d’aggravation du trouble addictif ou de reprise de la consommation pour les personnes en sevrage.
Pour contrer cette situation de nombreuses équipes d’hôpitaux de jour en addictologie se sont organisées pour créer des téléconsultations médicales et des groupes de parole via des appels en visio.
Les équipes de 5 hôpitaux de jour en addictologie ont inclus 96 patients pour un trouble de l’usage d’alcool sévère entre mars et mai 2020 afin d’évaluer l’impact de la télémédecine par rapport aux activités classiques pratiquées durant le confinement. Les données ont été recueillies 1 fois/semaine pendant les 8 semaines de confinement.
En voici quelques exemples : le taux d’hospitalisation n’a pas vraiment augmenté avec un taux de 7,29% en 2019 et 7,32% en 2020. 89% des patients ont participé à plus de la moitié de leur suivi hebdomadaire et seuls 15,6% de patients ont été perdus de vue.
En ce qui concerne les patients et leurs ressentis concernant la télémédecine : 85% se sont sentis satisfaits ou très satisfaits et 60% se sentaient mieux par rapport au début du confinement.
La télémédecine semble donc avoir été une bonne solution alternative en période de confinement pour le suivi addictologique. Elle a permis d’éviter une hausse des taux d’hospitalisation et des ruptures de soins avec les patients. Le face à face reste l’interaction favorite de ces derniers mais on pourrait imaginer une utilisation complémentaire de la télémédecine notamment pour les patients ayant des difficultés à se déplacer ou pour un suivi plus complet.
Pour aller plus loin, consulter le rapport e-santé dans les addictions de Michel Reynaud et Jean-Pierre Thierry.
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