Kétamine et eskétamine : quel est le risque de dépendance induit par leurs usages dans le traitement de la dépression ?

Le point dans une revue de littérature publiée dans le Journal of Psychopharmacology.

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Kétamine eskétamine quel est le risque dépendance induit par usages dans traitement dépression

La kétamine a démontré une efficacité à la fois rapide et durable dans le traitement de la dépression, en particulier dans les cas résistants aux traitements antidépresseurs habituels. Cependant, les cliniciens continuent de s’inquiéter du potentiel de dépendance de la kétamine, dans le cadre d’un traitement au long cours de la dépression avec cette molécule. Cette revue de la littérature, publiée dans le Journal of Psychopharmacology, avait pour but de rassembler les preuves de phénomènes de dépendance survenant dans le cadre d’un traitement de la dépression avec de la kétamine.

Les auteurs ont réalisé une recherche exhaustive des études pertinentes dans les bases de données MEDLINE, Embase, PsycInfo et Global Health, et d’autres études ont été identifiées dans les listes de référence des premières études collectées. Au total, seize études ont été incluses, dont six essais contrôlés randomisés, trois études ouvertes à un seul bras, une étude rétrospective, trois séries de cas et trois rapports de cas, pour un total de 2 174 patients.

Les études ont analysé diverses voies d’administration de la kétamine, notamment intraveineuse, intramusculaire, intranasale, orale et sublinguale. La kétamine a été administrée sous forme racémique, à l’exception des études industrielles qui ont utilisé de l’eskétamine intranasale. Parmi la population incluse, seuls quatre patients ont montré des signes évidents de tolérance à l’effet antidépresseur de la kétamine ou de dépendance au médicament.

En conclusion, malgré l’hétérogénéité des modèles d’étude et des méthodes d’évaluation des résultats, la revue souligne la sécurité du traitement par kétamine et eskétamine pour les patients adultes souffrant de dépression, en insistant toutefois sur l’importance d’une administration médicalement supervisée, d’une surveillance vigilante et d’un dosage judicieux. De futures études à long terme utilisant des échelles quantitatives pour évaluer les phénomènes de dépendance survenus à distance de l’usage thérapeutique, pourraient contribuer à renforcer les preuves d’une utilisation à faible risque addictologique de la kétamine et l’eskétamine dans le traitement de la dépression.

Résumé par Benjamin Rolland.

En savoir plus : https://doi.org/10.1177/026988112413035