La cigarette électronique semble tout aussi efficace chez les personnes souffrant de trouble psychotique

Chez les patients souffrant de troubles délirants (ex. : schizophrénie), le tabac est un des principaux responsables de la surmortalité et de mauvaise santé physique. Ceci est paradoxal, car ce sont précisément ces patients qui sont les plus touchés par les dommages du tabac.

Tabac

Chez les patients souffrant de troubles délirants (ex. : schizophrénie), le tabac est un des principaux responsables de la surmortalité et de mauvaise santé physique. Si la cigarette électronique a été proposée comme un des outils permettant de diminuer les consommations et les dommages associés à ces consommations en population générale, nous manquons encore de recul et d’études sur le sujet. Peu de travaux ont porté sur les patients souffrant de troubles psychiatriques sévères. Ceci est paradoxal, car ce sont précisément ces patients qui sont les plus touchés par les dommages du tabac.

Dans cette étude pilote, ces chercheurs de Londres (principalement du King’s College), ont évalué les effets de la cigarette électronique dans la population spécifique des personnes souffrant de trouble délirants. Leur hypothèse était que la cigarette électronique pouvait tout à fait être considérée comme un outil de réduction des risques et de dommages, et que ce n’est pas parce que ces personnes souffraient de troubles psychiatriques plus sévères qu’elles ne pourraient pas bénéficier de ces traitement.

50 fumeurs de tabac avec un trouble délirant ont été inclus dans cette étude pilote, avec une évaluation avant cigarette électronique et 6 semaines plus tard. La qualité du sevrage et le suivi étaient assurés par une évaluation clinique et par une mesure du taux monoxyde de carbone (CO) dans l’air expiré. L’intervention consistait à rendre accessible à la cigarette électronique chez ces patients.

Six semaines après le début de l’étude, il y avait une réduction de 50% du nombre de cigarettes fumées, avec un usage stable de cigarette électronique. Cette diminution était également objectivée par une diminution du taux de CO dans l’air expiré : les patients ne « tiraient » pas plus sur leurs cigarettes pour compenser cette diminution.

Les résultats de cette étude, bien que pilote, sont très instructifs. On a fréquemment l’idée (reçue) que les  patients souffrant de troubles psychiatriques seraient moins facilement accessibles à une prise en charge de leur addiction. Ce travail démontre l’inverse : les interventions proposées en addictologie doivent justement être proposées chez les patients souffrant de troubles psychiatriques, notamment les plus sévères, car elles sont efficaces. Il n’y a pas de raison de priver ces patients d’une prise en charge efficace ! Il y a probablement là un travail de communication à faire sur le sujet, afin d’améliorer l’accessibilité à des prises en charge spécialisées chez ces patients.

 

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