La délicate évaluation du « coût social » du tabac

Des députés socialistes ont déposé mardi un amendement réclamant que le prix du tabac compense son « coût sanitaire et social ». Mais ce dernier reste difficile à estimer.

Tabac

Alors que l’Assemblée nationale a commencé à examiner le budget de la Sécurité sociale 2015, l’ancienne ministre socialiste Michèle Delaunay et un groupe de députés ont présenté mardi 21 octobre un amendement qui réclame que le prix du tabac soit « fixé de manière à compenser le coût sanitaire et social, minoré des recettes liées au tabac ». Un coût difficile à estimer.

Le tabagisme et ses conséquences coûtent cher à la société, on le sait. La ministre de la santé, Marisol Touraine, l’avait rappelé à l’occasion du lancement du plan antitabac, avançant le chiffre de 47,7 milliards d’euros par an. Ce, alors que les rentrées fiscales ne représenteraient que 12 milliards d’euros par an, selon la Cour des comptes. Soit un manque à gagner pour l’Etat de 35,7 milliards d’euros.

Ce chiffre de 47,7 milliards d’euros est avancé depuis une dizaine d’années par l’ensemble des acteurs de la lutte contre le tabac.

Dans son rapport sur les politiques de lutte contre le tabagisme, qui date de 2012, la Cour des comptes pointe du doigt les approximations méthodologiques de l’étude, préjudiciables à l’efficacité de la lutte contre le tabac.

« Si la dangerosité du tabac ne fait plus aujourd’hui débat, le coût sanitaire et social indirect du tabagisme et son impact en termes de dépenses d’assurance maladie font l’objet de contestations récurrentes par certains acteurs. »