Explosion des décès par overdoses, augmentation des trafics et de la consommation, entorses aux droits de l’homme: la « guerre contre les drogues » menée par les Nations unies est un échec, estime un groupement d’organisations non gouvernementales. Ce rapport, publié hier, « démontre une fois de plus qu’il est grand temps de mettre fin à la guerre contre la drogue », a déclaré dans un communiqué Ann Fordham, directrice exécutive de l’International Drug Policy Consortium (IDPC), un organisme qui rassemble plus de 170 ONG.
Alors que l’ONU doit définir un nouveau plan d’action décennal en matière de stupéfiants en mars 2019, l’IDPC dresse un bilan très critique des politiques internationales des dix dernières années, largement dominées par l’approche répressive initiée dès 1970 par le président américain Richard Nixon. Son rapport se base notamment sur les données compilées par l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime. Ces statistiques « ne montrent aucune réduction à échelle mondiale de la culture d’opium, de coca et de cannabis entre 2009 et 2018 », observe l’IDPC. Au cours de la dernière décennie, la culture du pavot à opium a bondi de 130%, et la production mondiale de cocaïne a augmenté de 44%.