La majorité des fumeurs regrettent leur condition de fumeur et sont inquiets de leur santé,

Il est classique en addictologie de proposer aux patients de séparer les bénéfices et les méfaits de leur usage de substances. Ce petit jeu s’inscrit dans les entretiens notamment à travers la fameuse « balance décisionnelle » censée lister les points positifs et négatifs à la poursuite du comportement.

Tabac

Il est classique en addictologie de proposer aux patients de séparer les bénéfices et les méfaits de leur usage de substances. Ce petit jeu s’inscrit dans les entretiens notamment à travers la fameuse « balance décisionnelle » censée lister les points positifs et négatifs à la poursuite du comportement.

 

Dans cette étude de Tobacco Control, les auteurs américains ont voulu évaluer dans quelle mesure les fumeurs de tabac étaient satisfaits de leur condition ou au contraire mécontents et inquiets pour leur santé. L’enquête a porté sur presque 1300 sujets américains représentatifs de la population générale. Les informations recueillies portaient sur les regrets de fumer, l’intention d’arrêter, le sentiment d’être atteint d’addiction, la perception des risques, et les inquiétudes en matière de santé. Les données étaient ensuite ajustées par des paramètres sociodémographiques et par l’état de santé.

 

Les résultats montrent que plus de 80% des fumeurs rapportaient un haut (22,5%) ou très haut (59,8%) niveau de mécontentement face à leur incapacité à arrêter de fumer. La quasi-totalité d’entre eux regrettait d’avoir commencé à fumer. Les plus insatisfaits ne présentaient pas de caractéristiques spécifiques d’âge, de sexe, d’ethnicité, de niveau d’éducation ou de niveau de revenus. Comparés aux fumeurs exprimant peu d’insatisfaction, ceux qui exprimaient un niveau d’insatisfaction élevé ou très élevé étaient deux fois plus nombreux à estimer que leur niveau de santé était mauvais, et cinq fois plus nombreux à redouter la survenue d’un cancer du poumon.

 

En conclusion, les fumeurs d’aujourd’hui aux Etats-Unis sont devenus majoritairement insatisfaits de leur condition de fumeur. Cet état de fait n’était que peu présent il y a encore vingt ans, et encore moins il y a cinquante ans. C’est sans doute le résultat des politiques de prévention qui ont mis l’accent sur les conséquences graves de la dépendance au tabac, et ont petit à petit exclu la consommation de tabac de la plupart des lieux publics.

 

Par Benjamin Rolland

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