La prise en charge de la dépendance aux benzodiazépines : une mise au point dans le New England Journal of Medicine.

Décidément, l’addictologie est très présente ce mois-ci dans le NEJM. En plus des articles ayant déjà fait l’objet de billets sur Addict’Aides (respectivement sur les sites d’injections supervisés et sur les opioïdes antalgiques), celui-ci est une mise au point utile sur la prise en charge de la dépendance aux benzodiazépines.

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Décidément, l’addictologie est très présente ce mois-ci dans le NEJM. En plus des articles ayant déjà fait l’objet de billets sur Addict’Aides (respectivement sur les sites d’injections supervisés et sur les opioïdes antalgiques), celui-ci est une mise au point utile sur la prise en charge de la dépendance aux benzodiazépines. C’est un sujet majeur sur lequel il n’existe toutefois que peu de recherches et peu de recommandations bien claires.

L’auteur de cette mise au point est Mickael SOYKA, qui travaille à Ludwig-Maximilians-Universität de Munich, et qui est un très grand nom de l’addictologie européenne. La première partie de l’article est un rappel d’addictologie fort utile pour les soignants ne travaillant dans le domaine, en particulier sur les classifications cliniques et les principaux signes d’intoxication, de sevrage, et de dépendance aux benzodiazépines.

Les psychiatres et addictologues prenant en charge les patients dépendants aux benzodiazépines trouveront quant à eux une synthèse bienvenue des données de littérature sur la meilleure stratégie pour prendre en charge ce type de troubles (cf. tableau ci-joint). Mickael SOYKA rappelle deux principes absolument centraux dans la dépendance aux benzodiazépines, et bien démontrés dans les études : 1) il faut relayer précocement par une seule molécule, de préférence de demi-vie longue (type diazépam), et surtout 2) la décroissance doit se faire de la manière la plus lente possible, idéalement sur plusieurs mois.

Ces principes ne sont en pratique, que peu suivis. On voit souvent des décroissances sur quelques jours ou quelques semaines, qui sont associées à des signes de sevrage ou bien à un important craving et à des échecs fréquents. En pratique, la prise en charge de la dépendance aux benzodiazépines s’étale sur des durées longues, rarement compatible avec une prise en charge uniquement hospitalière. En cas de difficultés à limiter les prises en ambulatoire, la contractualisation de la prescription avec le patient, d’une manière similaire à ce qui est réalisé pour la méthadone et la buprénorphine (prescripteur unique, pharmacie de délivrance unique, avec implication du pharmacien et si nécessaire du médecin contrôle de la caisse) peut être très utile pour donner un cadre nécessaire au bon déroulement des soins.

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