La vape et les jeunes : le point sur l’interdiction des « puff », ces e-cigarettes jetables

Malgré une interdiction de vente aux mineurs, un nombre non négligeable d’adolescents français utilisent des cigarettes électroniques.

Tabac
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La « puff » (mot anglais signifiant « bouffée ») est une e-cigarette jetable, fonctionnant avec une batterie (pile au lithium), préchargée et préremplie. Il s’agit donc d’un objet très polluant et non recyclable !

Au-delà de ces considérations écologiques, d’autres arguments motivent le projet de loi actuellement en examen, visant à son interdiction. Cette mini e-cigarette relativement bon marché est en effet notamment prisée des adolescents, malgré une interdiction de vente aux mineurs. Que faut-il en savoir ?

Une nicotine plus facile à vapoter

Créée en 2019 par Patrick Beltran et Nick Minas en Californie (États-Unis), tous deux co-PDG de la société Puff Bar, la puff (ou « pod jetable ») est une mini-cigarette électronique au design attractif, qui contient 1 à 2 ml de liquide.

Elle permet d’obtenir de 300 à 600 bouffées aux arômes sucrés et fruités, pour un prix allant de 6 à 10 euros (d’autres modèles permettent d’obtenir jusqu’à 1 600 bouffées). La puff existe en de nombreuses saveurs : des puffs contenant une grande variété d’arômes sucrés et fruités sont proposées à la vente.

Quel que soit leur goût, les liquides contenus dans les puffs sont composés de nicotine synthétique, autrement dit ne provenant pas de feuilles de tabac. Plus précisément, il s’agit de sels de nicotine. Que sont exactement ces substances ?

Les sels de nicotine sont obtenus par adjonction d’un acide (comme l’acide benzoïque, l’acide laurique, l’acide sorbique…) à de la nicotine base. Ils présentent l’intérêt d’être moins acides par rapport à la nicotine contenue dans les cigarettes et dans les liquides d’e-cigarettes classiques. Des travaux suggèrent que cela s’accompagne d’une meilleure absorption de la nicotine et modifie les sensations : moins irritants, ils entraînent moins de toux.

On trouve sur le marché des sels de nicotine à 5 %, soit 50 mg/ml de nicotine, plus du double autorisé en Europe (20 mg/ml). Rappelons que des taux de 57 mg/ml avaient été observés dans les liquides utilisés dans la Juul, une autre cigarette design et colorée (mais rechargeable) ayant connu un certain succès aux États-Unis – avant que la Food and Drug Administration (FDA), l’agence américaine en charge de la régulation des produits alimentaires et médicamenteux, ne se prononce pour son interdiction.

Le recours aux sels de nicotine n’est pas anodin, car cela évite de ressentir des effets négatifs de la cigarette classique, l’irritation et la toux, qui limitent l’utilisation de la cigarette chez une personne n’ayant jamais fumé. Ainsi, leur utilisation sera plus facile, sans effet indésirable.

La présence de nicotine peut donc entraîner une dépendance nicotinique, comme on peut l’observer chez un non-fumeur qui prendrait des pastilles ou comprimés à la nicotine (TSN) ou une cigarette, bien sûr (qui contient en plus d’autres substances toxiques).

Cette facilité à vapoter s’inscrit dans un contexte où l’utilisation de cigarettes électroniques par certains collégiens et lycéens est en progression, malgré une interdiction de vente aux mineurs dans notre pays.

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