L'apprentissage des drogues : mission impossible

En neurosciences des addictions, on s'intéresse de près au circuit de la récompense, ce système qui permet d'attribuer une valeur à une à un comportement est perturbé dans le cas des substances pyschoactives.

 

En psychologie, l’apprentissage se définit comme le changement de comportement d’un sujet face à une situation donnée après y avoir été confronté à plusieurs reprises. L’apprentissage permet à chacun d’entre nous de faire les meilleurs choix.

Une hypothèse pouvant expliquer, au moins en partie, la survenue d’une addiction à un produit serait qu’il s’agirait d’un trouble de l’apprentissage de la récompense procurée par ce produit. Qu’en est-il ?

Dans une série d’expériences datant d’une vingtaine d’années des chercheurs ont montré que les neurones à dopamine de l’aire tegmentale ventrale (ATV) sont excités par les récompenses naturelles comme la nourriture et libèrent, dans le noyau accumbens (NAc), de la dopamine sur un mode phasique, cad en grande quantité pendant un bref laps de temps. L’intensité de cette libération est modulée par la valeur attendue de la récompense : une récompense inattendue ou surprenante produit une libération intense alors qu’elle sera modeste, voire nulle, si la récompense attendue est déjà connue.

Les neurones dopaminergiques, via la libération phasique de dopamine, évaluent donc la différence entre la valeur attendue de la récompense et celle réellement obtenue. Toute différence, qu’elle soit dans un sens positif (mieux qu’attendu) ou négatif (moins bien qu’attendu) est une erreur de prédiction de la récompense. Les neurones à dopamine enregistrent la valeur réellement obtenue et la transmettent aux régions cérébrales impliquées dans l’apprentissage et la mémorisation de la récompense.

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