Des drogues récréatives pour lutter contre certaines pathologies mentales : l’Australie est devenue, le 1er juillet 2023, l’un des premiers pays au monde à autoriser l’ecstasy et les champignons hallucinogènes à des fins médicales. Les psychiatres agréés ont désormais la possibilité de prescrire la MDMA et la psilocybine, les principes actifs de ces drogues, pour le traitement des états de stress post-traumatique et de certains types de dépression, selon une décision prise en février par l’organisme de surveillance des drogues australien.
Le Canada et certains Etats des Etats-Unis ont certes déjà autorisé l’usage médical de la psilocybine ou de la MDMA, mais uniquement dans le cadre d’essais cliniques ou avec des autorisations spéciales. L’Australie va, pour sa part, reclasser ces substances, après des essais de la Therapeutic Goods Administration australienne évaluant celles-ci comme « relativement sûres » lorsqu’elles sont utilisées dans un « environnement médicalement contrôlé ».
« Sentiment de connexion »
Les partisans de cette décision espèrent que ces substances pourront permettre des avancées décisives dans le traitement de certains troubles mentaux. Mike Musker, chercheur en santé mentale et en prévention du suicide à l’université d’Australie-Méridionale, estime ainsi auprès de l’Agence France-Presse (AFP) que la MDMA donne aux patients « un sentiment de connexion » qui leur permet de faciliter le contact avec le thérapeute et d’échanger sur leurs expériences traumatiques. L’« effet psychospirituel » de la psilocybine, lui, « que l’on n’obtient pas avec les médicaments traditionnels (…), peut changer votre perception de vous-même et de votre (…) et avec un peu de chance, cela peut vous donner envie de vivre ».