
Présidente de la Société francophone de tabacologie et responsable du Centre de tabacologie de l’hôpital européen Georges-Pompidou à Paris, le Dr Anne-Laurence Le Faou a constaté l’aggravation de la consommation de tabac pendant les confinements.
Quels changements avez-vous observés chez vos patients en périodes de confinement ?
ANNE-LAURENCE LE FAOU. Les consultations ne se sont pas arrêtées, en présentiel à l’hôpital ou à en distanciel en visio. J’ai remarqué que beaucoup de patients ont rechuté pendant cette période où ils restaient chez eux. Nombre d’entre eux craignaient pour leur emploi à ce moment-là, et certains se trouvent toujours au chômage aujourd’hui, avec comme conséquence une augmentation de la consommation de tabac perdurant au-delà du confinement, le plus souvent des personnes en difficultés sociales et financières qui ont acheté plutôt du tabac à rouler, moins cher que des paquets de cigarettes manufacturées. Nous avons également eu à répondre à beaucoup de questions qui émanaient de problématiques liées à la crise sanitaire. Je pense par exemple à celle, aiguë, qui estimait que les fumeurs étaient moins touchés par le Covid que les autres. Il a fallu argumenter lourdement pour convaincre et rappeler que toute personne qui fume a un risque plus important de développer une forme grave du Covid. Le tabac n’est absolument pas une méthode de prévention des maladies à transmission respiratoire !
L’augmentation de la consommation du tabac à rouler doit-elle alerter ?
Voir la suite de l’interview sur le site du Parisien (sur abonnement)