Les adolescents vivant dans une famille monoparentale ou recomposée sont plus à risques de développer des comportements addictifs

Toutes les addictions

Une dépêche parue dans l’APM (Agence de presse médicale) le mardi 30 mars 2021 fait état d’une étude française issue de BioMed Central qui démontre la corrélation chez les adolescents entre hausse des comportements addictifs et appartenance à une famille recomposée ou monoparentale.

De nombreuses études ont déjà abordé ce sujet, mais il est important d’y revenir avec des données nouvelles. Certaines études ont également mis l’accent sur l’aspect socio-économique. Elles avaient par exemple démontré le lien entre tabagisme et appartenance à une famille modeste.

La dépêche de l’APM fait mention d’une autre étude de l’Ined qui a fait un comparatif des consommations de tabac, d’alcool et de cannabis selon le modèle familial. Ils se sont notamment appuyés sur l’enquête Escapad de l’OFDT en analysant les informations sur les familles, les données socio-économiques et en les rapportant à la consommation des adolescents. Il en ressort que 25 % des adolescents fument tous les jours, 16 % ont au moins 3 alcoolisations ponctuelles importantes (5 verres d’alcool ou plus dans une soirée) et 7 % fument du cannabis régulièrement (plus de 10 fois dans le mois).

Pour revenir aux déterminants familiaux et socio-économiques, l’étude de l’Ined montre que la structure familiale influence davantage les comportements addictifs que la situation socio-économique. Ainsi les adolescents issus d’un foyer recomposé ou monoparental ont 50 % de risques en plus de fumer du tabac et 2 fois plus de risques de consommer du cannabis comparé à des adolescents  avec leurs deux parents. Le tabac est également plus répandu dans les milieux modestes et l’alcool dans les milieux plus aisés.

Cette prévalence des comportements addictifs chez les adolescents issus de foyer monoparental ou recomposé peut s’expliquer de plusieurs manières : le manque de supervision, des règles permissives, un stress de l’adolescent lié à la situation parentale qu’il soulage en consommant. Le fait d’avoir les deux parents dans la même famille est un facteur protecteur pour endiguer les consommations.

Il est donc important de se saisir de cette problématique, les adolescents étant la cible prioritaire pour la prévention des comportements addictifs. On pourrait penser à des campagnes qui aborderaient spécifiquement  les difficultés rencontrées par les adolescents issus de familles recomposées ou monoparentales ou des interventions dans les écoles pour échanger sur cette problématique.