Les patients souffrant de trouble de l’usage d’alcool sont-ils en condition pour faire de l’activité physique ?

Alcool

Image par Jan Vašek de Pixabay

Les patients souffrant de trouble de l’usage d’alcool (TUAL) présentent un risque augmenté de développer des complications somatiques qui réduisent leur espérance et leur qualité de vie. Ces complications limitent aussi leurs capacités physiques et leurs capacités à pratiquer de l’exercice physique. Le but de cette étude pilote était de comparer les capacités physiques fonctionnelles des patients souffrant de TUAL à celles d’un groupe de volontaires sains. Les deux groupes étaient appariés en âge, sexe et indice de masse corporelle (IMC). Trente patients ont été inclus : 22 hommes pour 8 femmes, d’âge moyen 40,4 ans (± 10,5 ans), avec une durée de la maladie  de 9,7 ans en moyenne (± 9,3 ans). Les 30 volontaires sains (22 hommes, 8 femmes) avaient en moyenne 40,2 ans (± 10,7 ans).

Les participants ont effectué divers tests physiques et questionnaires relatifs à leur activité physique, à leurs affects et à leurs consommations d’alcool : test de marche de 6 minutes (6-min walk test 6MWT) pour évaluer leur capacité physique globale, évaluation de la présence d’éventuels troubles musculo-squelettiques et de dyspnée, évaluation de la force musculaire grâce à une manœuvre de saut en longueur en position debout, questionnaire international d’activité physique (International Physical Activity Questionnaire IPAQ), questionnaire d’affectivité positive et négative (Positive Affect and Negative Affect Schedule PANAS) et le test AUDIT d’évaluation de la dangerosité des consommations d’alcool (Alcohol Use Disorders Identification Test AUDIT).

Les données recueillies ont permis de montrer que les patients souffrant de TUAL avaient une capacité de marche réduite par rapport aux volontaires sains (distance parcourue significativement plus courte sur le 6MWT. 649,0 ± 72,9m contre 724,4 ± 89,0m, p=0,001). Chez les patients souffrant de TUAL, la variance du score de saut en longueur en position debout (ie. la force musculaire) expliquait 43,6 % de la variance du score de marche 6MWT. Ainsi, les auteurs concluent que la diminution de la force musculaire est le principal facteur lié à la diminution de capacité physique fonctionnelle, comme illustré par la marche chez les patients TUAL et suggèrent d’implémenter des interventions basée sur l’activité physique chez ces patients afin de déterminer si elles peuvent améliorer la force musculaire et le fonctionnement en vie quotidienne.

Par Nicolas Cabé

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