Les sites de paris sportifs à l'assaut des (très) jeunes joueurs

Betclic, Unibet, Winamax... Par leurs publicités sur les réseaux sociaux, ils attirent de plus en plus de joueurs mineurs. Un risque pour ce public très sensible à l'addiction et à qui la loi française interdit de parier.

Jeux d’argent et de hasard

« Besoin de Freebets pour préparer ton combi du week-end ? » Sur le compte Twitter de Betclic, leader du pari sportif en France, le 11 mars 2021, un tweet bardé d’emojis et accompagné d’un visuel tape-à-l’œil, emploie le tutoiement et promet des paris gratuits offerts aux joueurs.

Sur celui de son concurrent Winamax, quatre jours plus tard, un message humoristique reprend l’image de Lacrim, rappeur très populaire chez les jeunes, pour se moquer des dirigeants du football français.

Sur les réseaux sociaux des opérateurs de paris en ligne, ces messages publicitaires sont légion. Langage cool, figures populaires, offres alléchantes… en communiquant ainsi, ils ont pour objectif d’attirer toujours plus de jeunes joueurs. « Les sites de paris sportifs se donnent un côté proche, ils prennent les codes des jeunes, explique le gérant d’une page de foot très suivie et partenaire avec un opérateur de paris en ligne. Sils doivent se moquer de Booba car tous les jeunes le font, alors ils vont suivre. »

En France, trois parieurs en ligne sur quatre ont moins de 34 ans, selon le dernier rapport d’activité de l’Autorité nationale des jeux (ANJ, ex-Arjel), raison pour laquelle les plateformes s’intéressent autant aux réseaux sociaux. Dans une analyse comparée des opérateurs publiée en juillet 2020, l’autorité a d’ailleurs remarqué « un ciblage renforcé des jeunes avec des stratégies de marketing digital sur les réseaux sociaux Snapchat et TikTok », tous deux très en vogue ces dernières années.

Pour attirer les jeunes via les réseaux sociaux, les sites de paris sportifs comptent notamment sur des partenariats avec des pages populaires chez ce public, généralement centrées autour du football. Sur Twitter, celles qui ont établi un partenariat avec un opérateur de paris en ligne ne sont pas rares. Et les montants de certains contrats avoisinent, selon nos informations, les 3.000 euros nets mensuels. De nombreux influenceurs sont également approchés par les plateformes. « Je prends 100 euros par code promo Betclic diffusé dans une vidéo », nous confie ainsi l’un d’entre eux, spécialisé dans le football et suivi par plus de 200.000 personnes sur YouTube.

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