Les stratégies mindfulness ont elles un intérêt dans la prévention du trouble de l’usage de substance ?

Malgré les progrès dans ce domaine ayant permis une amélioration du pronostic et l’amélioration globale de l’accès aux soins, de nombreux patients rechutent ou n’accèdent pas de manière optimale dans les soins.

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Le trouble de l’usage de substance psychoactive est une pathologie répandue aux implications personnelles, sociétales et médicales majeures. Il est également fréquemment associé à d’autres troubles psychiatriques. Malgré les progrès dans ce domaine ayant permis une amélioration du pronostic et l’amélioration globale de l’accès aux soins, de nombreux patients rechutent ou n’accèdent pas de manière optimale dans les soins. Le développement d’outils de prévention de la rechute performants parait donc être un élément indispensable à intégrer dans les futurs politiques de santé publique.

 

Plusieurs mécanismes pourraient expliquer ces rechutes fréquentes, comme le stress ou l’incapacité à mettre en place des stratégies alternatives à la consommation. Les psychothérapies cognitivo-comportementales permettent de cibler ces situations à risques pour les travailler et prévenir la rechute. La prévention de la rechute basée sur la pleine conscience, est un outil récent intégrant les aspects classiques de la prévention de la rechute et les associant à la pratique de la méditation en pleine conscience pour permettre une meilleure gestion du stress et des situations anxiogènes.

 

Ils ont pour cela effectué une méta analyse de la littérature pour compiler les études évaluant cette stratégie chez des adultes souffrant de trouble de l’usage de substance. Ils ont retrouvé 9 essais cliniques comparatifs, pour un total de 901 patients ayant bénéficié d’une thérapie de pleine conscience. Leurs résultats montrent une différence significative mais faible avec le groupe contrôle et en faveur du groupe pleine conscience en ce qui concerne les symptômes de sevrage et le craving, et les conséquences négatives liées aux consommations.

 

Ils concluent que cette faible différence peut probablement s’expliquer par un fort niveau d’attrition des participants dans les différents essais. Ils recommandent donc de réaliser de nouvelles études en limitant au mieux ce biais qui semble important dans cette population pour améliorer la qualité des résultats proposés sur ce sujet.

 

Par Julien Cabé