Les troubles de personnalité ne seraient pas un facteur de mauvais pronostic dans les troubles d’usage d’alcool, selon une méta-analyse du British Journal of Psychiatry.

Les troubles de personnalité constituent un ensemble hétérogène de troubles du fonctionnement social, aboutissant à des conséquences relationnelles récurrentes et des complications psychiatriques fréquentes chez les sujets qui en sont atteints.

Alcool

Les troubles de personnalité constituent un ensemble hétérogène de troubles du fonctionnement social, aboutissant à des conséquences relationnelles récurrentes et des complications psychiatriques fréquentes chez les sujets qui en sont atteints. On sait notamment que de certains troubles de personnalité sont des facteurs de risque de troubles addictologiques, en particulier le fréquent trouble de personnalité borderline, ainsi que des troubles de personnalité connexes, comme le trouble de personnalité antisociale. Empiriquement, beaucoup de cliniciens estiment que les troubles de personnalité ne constituent pas seulement un facteur de risque pour les addictions, mais qu’ils sont aussi des facteurs de mauvais pronostic addictologique.

Les résultats de cette méta-analyse du British Journal of Psychiatry semblent aller à l’encontre de ce présupposé empirique, tout au moins pour ce qui concerne les troubles d’usage d’alcool. Les auteurs ont en effet retrouvé que les troubles de personnalité (tous les troubles étaient poolés dans cette méta-analyse) ne sont pas associés à un plus mauvais pronostic, à partir du moment où les sujets sont en soins. Par contre, ils retrouvaient une observance plus faible, et aussi des conséquences du trouble d’usage d’alcool plus sévères.

Si cette méta-analyse est importante pour démystifier les préjugés cliniques sur ces patients souvent considérés comme « difficiles » par les soignants, aussi bien en addictologie qu’en psychiatrie, elle a aussi ses limites dans la mesure où les différents troubles de personnalité y étaient mélangés. Pas sûr qu’il soit si évident de considérer de la même façon les troubles du cluster A (trouble de personnalité schizoïde par exemple) avec des troubles du cluster B (borderline ou antisocial en particulier). Par ailleurs, si le pronostic est parfois jugé défavorable chez ses patients, c’est sans doute parce que leur suivi est plus souvent émaillé de mise en danger, par exemple tentatives de suicides ou bien ivresses sévères, ce qui rejoint les constatations des auteurs sur le fait que les complications sont plus nombreuses et plus sévères.

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