Météo des opiacés : Variation géographique des habitudes de prescription des antalgiques opioïdes en post-partum

La croissance rapide des décès par overdose aux opiacés aux États-Unis est étroitement liée à l’augmentation des prescriptions d’antalgiques opioïdes. Chez les patients naïfs d’opioïdes, la prescription d’antalgique opiacé à la suite d’une chirurgie mineure est associée à un risque accru de mésusage à long terme, ainsi qu’à une posologie et une durée de traitement plus importante.

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La croissance rapide des décès par overdose aux opiacés aux États-Unis est étroitement liée à l’augmentation des prescriptions d’antalgiques opioïdes.  Chez les patients naïfs d’opioïdes, la prescription d’antalgique opiacé à la suite d’une chirurgie mineure est associée à un risque accru de mésusage à long terme, ainsi qu’à une posologie et une durée de traitement plus importante. Les guidelines précisent donc que les antalgiques opiacés ne sont pas nécessaires pour toutes les douleurs aigues et doivent être utilisés à dose minimale efficace, et sur la durée la plus courte possible. Malgré ces recommandations, la sur-prescription reste courante. La littérature retrouve d’ailleurs que la moitié des opiacés prescrit en post opératoire ne sont jamais utilisés par les patients.

 

L’accouchement est l’une des interventions hospitalières les plus courantes chez les femmes en âge de procréer. Il existe peu de données sur la pratique de prescription d’opioïde en post partum immédiat des accouchements voie basse non compliqué. L’objectif de cette étude est donc d’évaluer la pratique et la variabilité de la prescription des antalgique opioïdes après un accouchement non compliqué aux États-Unis.

 

Les auteurs ont pour cela analysé plus de 850 000 accouchements ayant eu lieu entre 2001 et 2013, en regardant les femmes qui avaient eu une prescription d’opiacés dans les 4 jours suivant l’accouchement. En moyenne, 28% des patientes avaient eu la prescription d’un opiacé, et 0,6% d’entre elle en avaient eu au moins 2. La variabilité entre les états était très importante : le taux de prescription variait entre 7,6 et 53,4% (facteur 7), le taux des durées de prescription supérieure à 5 jours entre 5,1 et 25,7% (facteur 5), et le taux de prescription supérieur à 280 mg d’équivalent morphine entre 0 et 19,3%.

 

Ces grandes variations dans les pratiques de prescription d’opioïdes en post-partum peuvent faire suggérer l’intérêt d’élaborer des recommandations d’utilisation spécifique de ces thérapeutiques afin d’améliorer la sécurité de la prescription et de réduire les effets indésirables et les décès liés aux opioïdes chez les femmes au cours de la période postnatale.

 

Par Julien Cabé 

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