Plus de la moitié des Français se méfient de la Vape ! Elle a pourtant aidé 700 000 français à arrêter de fumer.

Santé Publique France a mené via l’institut IPSOS une enquête téléphonique auprès de 25 319 personnes au cours du  1er semestre 2019. Une enquête qui contribue à dissiper l’écran de fumée.

Tabac

L’usage de la cigarette électronique et ses effets sur le tabagisme

  • Chez les vapoteurs, la part de fumeurs quotidiens a diminué (de 64,5 % à 39,7 %) alors que celle des ex-fumeurs a augmenté (de 23,5 % à 49,5 %) entre 2014 et 2017.Les vapoteurs quotidiens, qui représentent 2,7% de la population étudiée ont vu leur statut tabagique considérablement évoluer entre 2014 et 2017. Ils sont maintenant près de la moitié à se déclarer ex-fumeurs (49,5%), alors qu’ils n’étaient qu’un petit quart (23,5%) en 2014. La proportion des ex-fumeurs dans les vapoteurs quotidiens a donc doublé en 4 ans, ce qui indique que le vapotage est bien une méthode à prendre en compte pour cesser de fumer.
 
  • La part des « jamais fumeurs » dans la population des vapoteurs quotidiens en 2017 est de 0,2%, alors qu’elle était de 1,3% en 2014. Ramené à l’échantillon de population, on est à 0,0054 % de la population, bien loin d’un effet passerelle du vapotage vers le tabagisme.
  • En 2017, en France métropolitaine, les vapoteurs âgés de 18 à 75 ans ont quasiment tous une expérience avec le tabac, en tant que fumeurs actuels ou ex-fumeurs.
  Le nombre d’ex-fumeurs quotidiens ayant arrêté de fumer depuis plus de six mois et qui pensent que vapoter les a aidés à arrêter de fumer est estimé à environ 700 000 personnes depuis l’arrivée de l’e-cigarette sur le marché en France.

       

   

Comparaison entre la nocivité perçue de la e-cigarette par rapport à la cigarette

  • La cigarette électronique est perçue comme aussi ou plus nocive que la cigarette ordinaire par plus de la moitié de la population française : Concernant la perception de la nocivité du vapotage, l’étude montre que 51,3% des personnes pensent que le vapotage est autant (40,2%) ou plus nocif (11,3%) que fumer des cigarettes.
  • Toutes choses égales par ailleurs, les fumeurs quotidiens la pensent plus nocive que la cigarette ordinaire alors que les vapoteurs sont plus nombreux à la penser moins nocive.
  • Mais surtout, cette enquête met en évidence que les personnes socioéconomiquement défavorisées sont plus nombreuses à penser que la e-cigarette est plus nocive que la cigarette.
Ainsi, cette enquête met en évidence les perceptions erronées des personnes économiquement défavorisées qui ont moins accès à l’information scientifique et le biais de jugement des fumeurs dont la défaveur pour la cigarette électronique traduit l’attachement à la cigarette fumée.

Les polémiques persistent néanmoins en France et Ailleurs

Pourtant, la communauté scientifique s’accorde pour dire que les émissions des produits du vapotage sont moins nocives que la fumée issue de la combustion du tabac. Un certain nombre d’éléments restent toutefois en discussion : Les effets à long terme sont mal connus mais considérablement moins graves que ceux de la cigarette. L’enquête portant sur une population adulte ne permet pas de traiter la problématique de la passerelle vers le tabagisme pour les adolescents. L’incitation à la consommation de e-cigarette est très fortement liée aux pressions et au marketing que peuvent mettre en place les fabricants d’e-cigarette. L’exemple de JUUL, très fortement dosé aux Etats-Unis avec des arômes clairement ciblés pour les adolescents illustre bien ce danger. Tant que ces incertitudes persisteront, on assistera à des prises de position politiques parfois totalement antagonistes. Par exemple, la santé publique au Royaume-Uni s’est prononcé clairement en faveur de la e-cigarette alors que la ville de San Francisco vient d’en interdire la vente jusqu’à la prise de position de la FDA. En France, tous ces éléments font pencher la balance très clairement en faveur des bénéfices. Toutefois, une reconnaissance officielle est encore attendue.. Michel Reynaud 

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