Introduction
Le jeu de hasard et d’argent : pratiques normales et pathologiques
Caillois, sociologue, est l’un des premiers à proposer une définition des jeux de hasard et d’argent dès 1958. Selon lui, le jeu doit être une activité libre (choisie pour conserver son caractère ludique), séparée (circonscrite dans un certain espace et dans un certain temps), incertaine (l’issue n’est pas connue à l’avance), improductive (qui ne produit ni biens ni richesses), réglée (régie par des règles différentes de celles de la vie quotidienne) et fictive (accompagnée d’une conscience fictive de la réalité seconde). Il distingue quatre catégories de jeux : les premiers reposant sur la compétition (agôn), les seconds reposant sur le simulacre (mimicry), les jeux de hasard (alea), enfin ceux qui ont pour fonction de procurer une impression de vertige (ilinx).
Jouer est un comportement normal chez l’homme. L’enfant, en jouant, crée un espace de rêve et de symbolisation sur lequel s’étaye son développement. Le jeu de l’adulte revêt généralement un caractère social et ludique, il permet de s’évader du quotidien à travers une activité régie par des règles spécifiques, différentes des règles auxquelles il doit se confronter dans la vie quotidienne. Le jeu en soi n’est donc pas une activité pathologique : Valleur (2006) parle du jeu en ces termes : “Indispensable, donc, le jeu peut donner lieu à abus et addictions, comme toutes les conduites humaines qui sont source de plaisir et d’évasion…” (p. 88).