C’est une fracassante annonce qu’ont fait les autorités américaines et européennes jeudi: les plateformes Alphabay et Hansa, deux des trois plus gros supermarchés illégaux du darknet, ont été fermés coup sur coup.
Le troisième mastodonte du secteur, DreamMarket, est encore en ligne mais l’effet de souffle a fonctionné: tous les utilisateurs paniquent, prenant la moindre période de maintenance comme le signe de la chute prochaine du site.
Le secrétaire à la Justice américain, Jeff Sessions, a salué la chute d’Alphabay dans une conférence de presse:
«C’est une des plus importantes enquêtes criminelles de toute l’année. Je crois que grâce à cette opération, les citoyens américains seront mieux protégés – mieux protégés face à la menace de vol d’identité et des logiciels malveillants, et mieux protégés face aux drogues mortelles»
Sur Alphabay, dont le volume de transaction aurait atteint le milliard de dollars depuis sa création en 2014, on trouvait principalement de la drogue et des faux papiers d’identité. D’après les estimations de la justice américaine, le site totalisait 250.000 annonces de vente de drogues et 100.000 annonces pour de faux papiers, des malwares ou d’autres services frauduleux.
UBERISATION DE LA DROGUE
La drogue était donc le principal produit vendu sur ces plateformes et il ne serait pas absurde (quoique ridicule) de dire que ces supermarchés du darknet ont uberisé le marché des stupéfiants.
Alors que l’artisan-dealer traditionnel est aussi sympa et fiable qu’un taxi parisien, le dealer du darknet soigne sa relation client tel un chauffeur Uber qui offre une bouteille d’eau à son client. Et pour cause : sur Alphabay, comme sur Amazon, les vendeurs sont scrupuleusement notés par les consommateurs. Essentiellement sur la qualité de la drogue et la livraison.