Le tabac est bien plus qu’un bien de consommation, il peut même nous apprendre beaucoup sur nos sociétés occidentales, auxquelles il est intimement lié. En effet, comme le rappelle Torben Bechmann, le tabac est introduit à la fin du 15e siècle en Europe. Il fait suite aux expéditions outre-Atlantique, et sert initialement de remède à des fins thérapeutiques. On le retrouve ensuite durant les grandes guerres, durant lesquelles le tabac est distribué aux militaires sous forme de cigarettes pour leur remonter le moral.
Mais l’adepte de la cigarette n’est pas le même que celui qui fume la pipe et encore moins celui qui affectionne le cigare. Ce marquage social est mis en évidence dans une étude française qui démontre le lien entre le fait d’être fumeur (de cigarettes) et la catégorie socioprofessionnelle.
En effet, le nombre de fumeurs augmente significativement chez les personnes à bas revenus et diminue chez ceux dont le revenu est considéré comme « supérieur », avec toute la relativité qu’il convient d’y apporter. Autre facteur social de taille, la structure familiale, qui joue un rôle prédominant dans la consommation.
Il semblerait que le comportement tabagique des adolescents soit influencé par les conflits intrafamiliaux, le manque d’accompagnement, et une plus grande négligence vis-à-vis des adolescents. Fumer est de ce fait un marqueur social indéniable et une source d’inégalité sociale supplémentaire.