Huit millions, soit plus de la moitié des 15 millions de fumeurs français, souhaitent se libérer de leur dépendance. Pourtant, sans aide, 80 à 90 % de ceux qui tentent d’arrêter rechutent dès la première année. Quel espoir reste-t-il pour ces récidivistes ? Pour ceux qui ont déjà expérimenté toutes les techniques et sont retombés, découragés, derrière leur rideau de fumée ? Tous les spécialistes en tabacologie l’affirment : il faut persévérer, car ces récidives font partie du sevrage et permettent d’identifier les différents points de vulnérabilité. En effet, arrêter est le fruit d’une longue maturation, puis d’une décision qui va nécessiter un changement significatif de comportement. Au cours de ce processus, une rechute ne doit jamais être vécue comme un échec : chaque arrêt, même minime, est un point positif et rapproche du succès final, assure le professeur Gilbert Lagrue, qui a créé l’un des premiers centres contre la dépendance tabagique, dans lequel les patients sont pour la plupart suivis pendant au moins un an.
Savoir pourquoi on rechute
Les motifs de rechute sont nombreux et varient pour une même personne, comme si elle avait appris à se méfier de l’un pour retomber à cause d’un autre.
Le syndrome du manque de nicotine : il occasionne 78 % des échecs dans les trois premiers mois.
La perte de motivation : même sevré, le fumeur garde la nostalgie de la cigarette. « C’était le bon temps ! », pense-t-il… et il décide en général de reprendre.