La consommation de substances psychoactives (tabac, alcool, cannabis…) des jeunes est régulièrement étudiée en France, notamment via l’enquête ESCAPAD réalisée par l’Observatoire français des drogues et des tendances addictive (OFDT), en partenariat avec la Direction du service national et de la jeunesse (DSNJ).
Si depuis 2010, les chiffres pointent une baisse des consommations chez les jeunes, parfois spectaculaire comme pour le tabac, on constate aussi une dégradation de leur santé mentale et des disparités notables selon leur statut scolaire, avec des niveaux d’usage plus importants parmi les adolescents en apprentissage et ceux sortis du système scolaire par rapport aux élèves.
La prévention des conduites addictives, qui vise à sensibiliser les jeunes aux risques liés à la consommation de substances psychoactives et aux effets à court et plus long termes, reste une priorité dans notre pays. D’autant que l’usage de la cigarette électronique progresse fortement chez les jeunes non-fumeurs et que l’on voie émerger de nouvelles substances : poppers, protoxyde d’azote…
Une prévention, de multiples leviers :
- Maintenir, poursuivre et renforcer l’ensemble des actions en matière de santé publique : les diverses campagnes de prévention déjà menées produisent dans la durée des effets positifs et constatés auprès des collégiens et lycéens,
- Optimiser davantage encore les programmes de sensibilisation, comme ceux liés au développement des compétences psychosociales des jeunes. Des programmes qui leur permettent de prendre conscience de l’influence que peut avoir un groupe sur leurs comportements, leurs décisions, et qui les aident à gagner en autonomie en développant leur sens critique et leur discernement. Ces programmes peuvent potentiellement influer à la baisse leur consommation de substances psychoactives. Plus globalement, ils agissent aussi sur leur bien-être psychique et leur développement socio-affectif.
- Accroître et renforcer l’information et la prévention autour des substances psychoactives émergentes, et ce auprès de plusieurs cibles : les jeunes, mais aussi les professionnels de santé qu’ils peuvent être amenés à rencontrer (médecins, infirmiers et psychologues scolaires). Mener aussi des actions de prévention à destination des parents et de différents publics via les médecins généralistes et autres soignants, les préventeurs…. Et les accompagner de mesures de respect des interdits qui sont protecteurs puisqu’ils posent un cadre.
Muriel Gutierrez (Amande épicée)