Quand l’alcool fait déborder les urgences

La consommation aigüe et chronique d’alcool est responsable de blessures et de maladie qui génèrent des passages de patients dans les services d’urgence, participant à l’engorgement de ces services.

Alcool

La consommation aigüe et chronique d’alcool est responsable de blessures et de maladie qui génèrent des passages de patients dans les services d’urgence, participant à l’engorgement de ces services. Cette étude américaine analyse l’évolution de la prévalence des passages aux urgences liés à l’alcool entre 2006 et 2014.

L’étude a porté sur 945 hôpitaux à travers les Etats-Unis, appartenant à un réseau national de services d’urgence qui représenterait environ 20% des services d’urgences américains et 30 millions de passages par an. Les passages de patients liés à l’alcool, ainsi que les caractéristiques de ces patients, ont été relevé.

Entre 2006 et 2014, le nombre de passage dans les services d’urgence lors desquels une consommation d’alcool était constatée a augmenté de 61,6% (de 3 millions à presque 5 millions), soit une augmentation de 47% du nombre de passage rapporté à 100000 habitants (de 1223 à 1802). Sur la même période, la consommation d’alcool moyenne par habitant avait augmenté de moins de 2%, et le nombre de passage aux urgences tout motif confondu de seulement 8%. Plus précisément ces chiffres étaient de 51,5% et 40% pour les consommations aigües d’alcool, et de 75,7% et 57,9% pour les consommations chroniques. Ces augmentations de prévalence étaient encore plus marquées chez les femmes que chez les hommes. La présence d’une co-consommation d’autre substance augmentait la probabilité que le patient soit finalement admis pour une prise en charge hospitalière.

Cette étude confirme que l’alcool représente une part importante du fardeau qui pèse sur les services d’urgence. La tendance récente n’est d’ailleurs pas à l’amélioration. Elle s’accélère plus vite que la consommation d’alcool elle-même, ce qui pourrait être lié à l’émergence de nouvelles modalités de consommation plus dangereuses, comme le binge drinking. Cette problématique se creuse. Les auteurs soulignent l’intérêt de tester et d’évaluer des interventions autour de la consommation d’alcool dans les services d’urgence, qui seraient basées sur la littérature scientifique déjà existante. Les femmes devraient être une cible toute particulière.

Par Nicolas Cabé

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