Quel traitement pharmacologique pour la dépendance aux amphétamines ?

Les taux de rechutes sont élevés et la question d’un traitement pharmacologique complémentaire est souvent posée. La présente étude visait à identifier des traitements médicamenteux susceptibles d’améliorer la prise en charge des patients addicts aux amphétamines.

Autres drogues

Aujourd’hui, il existe à l’échelle internationale une augmentation de l’usage d’amphétamines dans certaines régions, et des conduites à risques liés à ces consommations. Cela a induit en parallèle une augmentation du nombre de personne en demande de soins. Ceux-ci reposent principalement actuellement sur des stratégies cognitivo-comportementales et de management des contingences. Les taux de rechutes sont élevés et la question d’un traitement pharmacologique complémentaire est souvent posée. La présente étude visait à identifier des traitements médicamenteux susceptibles d’améliorer la prise en charge de ces patients.

 

Il s’agit d’une revue systématique de la littérature qui a sélectionné 49 études portant sur 20 pharmacothérapies différentes. Cinq traitements ont fait l’objet de plusieurs études randomisée contrôlées. Quatre d’entre eux montraient un effet limité sur la réduction de l’usage d’amphétamines : le Méthylphénidate (3 études) ; la Buprénorphine (3 études), le Modafinil (2 études) et la Naltrexone (1 étude). La Dexamphétamine (4 études) permettait une diminution de la sévérité de l’addiction et des symptômes de sevrage, mais pas de réduction des consommations. Les données étaient globalement assez hétérogènes.

 

Six autres médicaments ont également montré un intérêt potentiel dans la prise en charge de la dépendance aux amphétamines, mais le nombre d’études (la plupart avec un seul essai contrôlé) était insuffisant pour en tirer des conclusions solides. Ces médicaments étaient la Mirtazapine, le Topiramate, la Fluoxétine, la Rispéridone, la Buprénorphine et la Varénicline.

 

Il n’existe donc aujourd’hui pas encore de traitement ayant montré une efficacité suffisante et clairement démontré pour pouvoir le conseiller en routine dans la prise en charge du trouble de l’usage des amphétamines. Les études présentaient toutefois un fort taux d’abandon et une observance limitée des traitements proposés. L’amélioration de ces deux composantes pourraient être une piste intéressante pour mieux évaluer ces pharmacothérapies et améliorer la prise en charge globale de ces patients.

Julien Cabé 

Consulter en ligne