1. Les fumeurs d’aujourd’hui sont des incorrigibles, des fumeurs « accros » qui ne peuvent ou ne veulent pas arrêter
Cette affirmation constitue l’essentiel de ce qu’il est convenu d’appeler l’« hypothèse de l’endurcissement » : l’idée que des décennies d’efforts pour inciter les fumeurs à arrêter ont vu les fruits mûrs tomber de l’arbre ne laissant aujourd’hui sur le terrain que de gros fumeurs, profondément dépendants.
L’indice clef de la dépendance au tabac, c’est le nombre de cigarettes fumées quotidiennement. Cela crée un petit problème pour l’hypothèse de l’endurcissement : dans les pays et les États où le tabagisme s’est le plus réduit, le nombre moyen de cigarettes consommées chaque jour a diminué, et non pas augmenté. C’est exactement le contraire de ce que l’hypothèse d’endurcissement aurait prédit si les fumeurs restants étaient pour la plupart des incorrigibles.
2. Fumer est un plaisir
Des études répétées ont montré qu’à peu près 90 % des utilisateurs regrettent d’avoir commencé à fumer et chaque année, quelque 40 % d’entre eux essaient de stopper. Il n’existe aucun autre produit pour lequel les consommateurs, ou même une part réduite d’entre eux, manifestent un tel manque de fidélité.
Mais les efforts de certains fumeurs endurcis me font bien rire quand ils expliquent qu’ils fument par plaisir et que les tentatives pour les persuader d’arrêter ne sont que des tirades anti-hédonistes. De nombreux travaux ont prouvé que le « plaisir » en question, c’est juste le soulagement ressenti par les fumeurs quand ils peuvent fumer après en avoir été privés pendant quelque temps. La dose de nicotine qui suit supprime alors l’inconfort et le besoin dont ils souffraient. Cet argument ressemble un peu au fait de dire : se faire battre tous les jours est quelque chose qu’on veut continuer, parce que, hein, c’est tellement bon quand cela s’arrête.
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