TEMOIGNAGE / Vivre avec un consommateur d'opiacés : un guide pour s'en sortir sain et sauf

Alors que je n'ai pas consommé d'opiacés pendant environ six mois, je suis actuellement en couple avec quelqu'un qui lui consomme toujours par voie intraveineuse, et je dois donc m'adapter dans ma vie quotidienne.

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Je suis une consommatrice d’opiacés qui ne consomme pas actuellement. Retenez vos applaudissements, cet article ne traite pas de mon « triomphe », ou peu importe comment vous voulez l’appeler. Il était temps pour moi d’arrêter, et je l’ai fait. La façon dont je l’ai fait importe peu. Alors que je n’ai pas consommé d’opiacés pendant environ six mois, je suis actuellement en couple avec quelqu’un qui lui consomme toujours par voie intraveineuse, et je dois donc m’adapter dans ma vie quotidienne.

Il ne s’agit pas de savoir comment je m’en sors avec des opiacés autour de moi, alors que je suis moi-même confrontée à ma propre dépendance.  Il s’agit de savoir comment je peux tenir mon compagnon hors de danger lorsqu’il consomme. Il s’agit d’être une meilleure partenaire et amie pour quelqu’un qui vit encore sur la corde raide entre vouloir consommer ou non. Il s’agit d’être bienveillante et d’agir plutôt que de prononcer des paroles vaines, que d’intervenir de façon agressive, ou que de se référer à des catalogues futiles dont l’objectif est de vendre un lit dans un centre de cure de désintoxication à des familles désorientées, sans rien proposer pour aider celui qui en a besoin.

Cet article a été publié pour la première fois sur Studio L. Vous pouvez lire l’original ici.

En réalité, mon compagnon n’est pas encore tout à fait prêt à se débarrasser des opiacés qui l’ont aidé à traverser des périodes très difficiles. Je l’accepte. Personne ne m’a dit quand arrêter et je ne peux pas prendre cette décision à sa place. Je n’aime pas le fait qu’il se drogue. Ça me fait peur, et d’autant plus à une époque où les décès par overdose sont quotidiens, et où peu de personnes sont suffisamment sensibles à la situation afin de réagir comme il faut en cas d’overdose.  Mais ce qui me ferait plus peur encore serait de ne pas savoir, et de ne pas pouvoir être là pour l’aider à rester hors de danger.

Il s’agit de savoir comment je m’adapte à ce risque présent dans la vie de mon compagnon, et de comment être de meilleure assistance pour le consommateur d’opiacés qui pourrait faire partie de votre vie.