Cinéma / “T2 Trainspotting“ de Danny Boyle

Affiche

 

Avec la sortie en salle le 1er mars de T2 Trainspotting nous retrouvons, une vingtaine d’années plus tard, les fameux personnages du film culte sorti en 1996. Cette suite, qui devait être l’adaptation cinématographique de Porno, la suite littéraire de Trainspotting, écrite aussi par Irvine Welsh, sera finalement annoncée dans le générique de fin comme l’adaptation des deux romans, tant l’adaptation est libre ici.

Le siècle a changé, mais les personnages, pas tant que ça. Du moins, ils courent toujours aussi vite dans les rues d’Edimbourg, et semblent toujours prêts à faire les quatre cents coups pour se sentir vivant et tenter d’avancer. L’écho du “Choose life“, plein d’espoir, asséné dans le Trainspotting des années 90, s’est un peu éteint ou du moins transformé en désespérance du temps qui passe et qui transforme la société sans la rendre inévitablement meilleure. Il ne reste de cet écho de fin du XXème siècle que des bribes avec une espérance de jeunesse transformée en nostalgie de survie.

Les consommations de psychotropes, si présentes pendant le premier tome, ne sont pas le sujet central de ce nouvel opus mais font tout de même partie du paysage sans qu’elles aient réellement d’impact sur l’intrigue.

Le récit commence avec le retour en Ecosse de Mark Renton qui, après s’être enfuit à Amsterdam vingt ans plus tôt avec les douze milles livres dérobées à ses trois amis, cherche à retrouver ses racines et, dans un esprit de repentance, désire renouer le contact pour redistribuer l’argent, du moins à Spud et Sick Boy dont il était le plus proche. Renton n’a rien laissé derrière lui à Amsterdam et décide donc de rester sur place pour accompagner et aider ses amis.

Sick Boy (Simon désormais) a remplacé l’héroïne par la cocaïne et essaie tant bien que mal de gagner de l’argent en faisant chanter les clients de sa complice Veronika, jeune escort girl bulgare. Il n’a visiblement pas digéré la trahison de son meilleur pote Renton vingt ans plus tôt. Sniffer rail sur rail lui permet semble-t-il de tenir debout, et d’évacuer les rancœurs du passé, à moins que ce ne soit le contraire…

Spud lui, est toujours accro à l’héroïne et au bord du suicide réussi quand Renton sonne à sa porte. Il n’a apparemment pas supporté le départ de son seul ami Mark, qui lui avait tout de même laissé quatre milles livres dans une consigne avant de fuir à Amsterdam. Spud a laissé filé sa femme et son fils avec lesquels il désespère de reconstruire un lien. Mark donne la force à Spud de décrocher de sa meilleure mais seule amie depuis vingt ans, à savoir l’héroïne. Il lui propose d’être addict à autre chose, peu importe quoi… Renton s’en est sorti lui en partant loin, et on sait à quel point le changement d’environnement peut être salvateur. Pour Spud, les choses sont un peu plus compliquées car il est accroché à sa ville d’Edenbourg, à sa son ex-femme et à son fils. Malgré tout, après s’être essayé à la boxe, c’est peut-être l’écriture qui lui permettra de décrocher…

Begbie enfin, est en prison depuis vingt ans, mais décide de s’en échapper le jour où il apprend qu’il en aura encore pour cinq ans malgré ses demandes de libération. Il reprend ses braquages et n’a qu’une envie s’est de venger de Renton quand il apprend que ce dernier est de retour en ville.

Le quatuor, composé de Renton, Spud, Sick Boy et Begbie, a du mal à se reformer, ou alors c’est pour mieux se refaire du mal. Après des retrouvailles plus ou moins chaotiques, tout ce petit monde se tourne autour s’en vraiment s’étreindre, avec toujours ce désir de vengeance en fond mais aussi quelques perspectives, dont celle d’un projet de maison close à construire sur les bases du bar familial déserté, pour gagner de l’argent, mais aussi et surtout pour faire plaisir à Veronika, la seule femme qui réussit à faire le lien entre Renton, Sick Boy et Spud, qui semble avoir la tête sur les épaules, et qu’aucun des trois ne veut perdre…

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