Essai / “Angelo Mariani 1838-1914“ de Aymon de Lestrange

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Cet essai écrit par Aymon de Lestrange et publié aux Editions Intervalles est sous-titré “Le vin de coca et la naissance de la publicité moderne“, et revient sur le parcours de ce pharmacien corse qui créa un des “médicament“ le plus populaire en France dans la deuxième moitié du XIX siècle et la première partie du XXème.

L’ouvrage ne se contente pas de nous raconter la vie et le génie publicitaire de Monsieur Angelo Mariani (1838-1914) qui donna son nom à ce fameux vin à la coca du Pérou. Il élargit son histoire à celle de la coca et aux différentes préparations dont elle a fait l’objet en raison de l’intérêt qu’elle suscitait et des vertus qu’elle était sensée posséder.

« La coca semble grandir toutes nos facultés ; il est probable que si je l’eusse connue il y a 20 ans, la statue de la liberté aurait atteint une centaine de mètres. ». Ces quelques mots de Frédéric Auguste Bartholdi complimentant le vin Mariani font partie de ces milliers de témoignages dont bénéficia son créateur et qui furent sa meilleure publicité.

En 1869, le vin Mariani était bel et bien lancé en France. Cette boisson tonifiante contenant, pour simplifier, du vin de Bordeaux dans lequel on avait fait mariner des feuilles de coca importées d’Amérique latine, était vendue comme un médicament au goût très agréable et aux propriétés médicinales nombreuses et variées. Sa production ne s’arrêta qu’en 1963, après un parcours qui n’a rien à envier à celui de Coca-Cola dont la composition d’origine a été purement et simplement copiée sur celle de son homologue français.

L’ouvrage très largement illustré revient sur l’histoire de la coca (plante andine consommée depuis des millénaires et encrée dans la culture du Pérou ou de la Bolivie) ; le parcours de Mariani ; le succès de son vin et plus globalement des produits à base de coca en vogue dans ces années-là ; les méthodes publicitaires d’un précurseur ; les qualités et l’aura d’un vin qui fit le tour du monde et fut imité partout, aussi bien en Europe qu’aux Etats-Unis ; les épreuves qu’il traversa suite à la prohibition qui fut mis en place à partir du début du XXème ; et enfin, pour la petite histoire loin d’être anecdotique, la référence que l’ex-président bolivien Evo Morales (grand défenseur de la culture traditionnelle de la coca dans son pays) fit en 2013 dans son discours au siège de la Commission des Stupéfiants des Nations Unies, en rappelant l’existence en Europe au XIXème siècle d’un vin que tout le monde ventait et qui s’appelait le vin Mariani à la coca du Pérou…

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